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Biographie : Un avocat artésien (1781-1789).

lundi 9 février 2015


Après de brillantes études passées à Paris, Maximilien de Robespierre s’en retourne dans sa ville natale où il devient avocat et intègre le Barreau d’Arras. Le 8 novembre 1781, il prête serment devant la Cour.

Il s’installe avec sa sœur Charlotte, rue du Saumon tandis qu’il obtient une bourse pour Louis le Grand à son jeune frère Augustin.

Il traite ses 17 premières affaires en 1782. Il n’a pas encore 24 ans lorsqu’il est nommé juge au Tribunal Episcopal, le 9 mars 1782. C’est peu de temps après que le Président Madré, second au Conseil d’Artois, le choisit comme secrétaire.

En 1783, il traite dix-huit affaires dont la célèbre « affaire du Paratonnerre » qui le voit défendre les idées des Lumières qui lui sont chères. C’est à Louis le Grand que Maximilien avait découvert les nouvelles idées philosophiques et notamment Jean-Jacques Rousseau, avec le Contrat Social (apologie de la démocratie) et le Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes (égalité des droits) qui marquera tant sa vision politique.

C’est un jeune homme brillant, bien intégré à la bonne société provinciale de son temps. Il fait partie de l’académie des Belles Lettres d’Arras dont il sera élu directeur le 24 février 1786. A partir de mai 1787, il délaissa un peu cette académie pour se rendre plus souvent chez les « Rosati ». Cette jeune société littéraire avait été fondée en 1778 et avait pour emblème, une rose. Par ailleurs, le terme « Rosati » représentait l’anagramme « Artois » Ce fut le 22 juin 1787, justement le jour de la « Fête des Roses » que Maximilien y fut intronisé.

Il participe aux nombreuses réceptions (dont l’intronisation de Lazare Carnot) et composera une série de poèmes qui parlent des femmes, de l’amour et du vin.

Il participe aux concours académiques très en vogue et obtient un prix pour son « Mémoire sur les bâtards » par l’Académie de Nancy.

Survient alors « l’affaire Deteuf » où il défend un homme injustement accusé par la toute puissante abbaye d’Anchin. Robespierre se jette corps et âme dans la bataille où il fustige les abus de l’Eglise et de ses servants. Cette attaque frontale des institutions au nom de la justice et de la défense des humbles entraîne une nette diminution des affaires qu’il a à traiter.

C’est dans ce climat que Robespierre entre en politique à l’annonce de la convocation des Etats Généraux. La campagne électorale est dure en Artois où s’oppose les élites traditionnelles, représentées par les Etats d’Artois et les tenants des réformes et du changement. Il publie la remarquable « Adresse à la Nation artésienne » sur la nécessité de réformer les Etats d’Artois où il dresse un réquisitoire très documenté sur les abus de l’administration provinciale. Il se limite alors à des vues réformistes et place ses espérances en Necker. Considérant Louis XVI comme « le Père du peuple, comme la Providence », il conjure le roi « d’opérer une révolution, de former à la face du ciel et de la terre, cette alliance immortelle qui doit réconcilier la politique humaine avec la morale. »

Maximilien apparaît déjà comme le défenseur des plus humbles : il est choisit par la corporation la plus pauvre d’Arras, celle des savetiers mineurs, afin de les aider à rédiger leur cahier de doléances. Le 26 avril 1789, il est élu député du Tiers Etat d’Artois au Etats Généraux du Royaume convoqués à Versailles pour le 5 mai suivant.