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Fleuriot-Lescot, le dernier des vingt-et-un

mardi 10 février 2015

Fleuriot-Lescot, le dernier des vingt-et-un

« ... Grâces vous soient rendues, législateurs ! Vous avez bien rempli les devoirs qui vous étaient imposés ; le tyran n’est plus, et la République est fondée sur toutes les vertus morales et politiques. Qu’ils tremblent, les ennemis de la liberté publique ! Le peuple français est un et indivisible. Le 10 août approche, il se lèvera tout entier pour chanter des hymnes d’allégresse, de fraternité et d’union, qui feront leur désespoir et notre bonheur. » (Adresse de la Section du Muséum à la Convention lue par Fleuriot-Lescot le 4 juillet 1793).

Né à Bruxelles en 1761, Jean-Baptiste Fleuriot-Lescot participe à la révolution brabançonne de 1789 contre l’occupation autrichienne. Proscrit, il se réfugie à Paris. La Section du Louvre, où il trouve à se loger, lui fait bon accueil. Il est employé comme commis par l’architecte de la Commune, Poyet.

Membre du club des Jacobins, il fréquente assidûment les réunions sectionnaires. Homme d’action, il est de toutes les agitations parisiennes. Militant parmi les plus actifs des sans-culottes, il fait partie de la Commune insurrectionnelle du 10 août. Il est présenté par David à Robespierre, sur qui il fait rapidement une bonne impression.

Fleuriot-Lescot sculpte le buste de Le Pelletier de Saint-Fargeau qui, offert à la Convention par le frère de celui-ci le 21 février 1793, est placé, sur la proposition de David, dans la salle des séances.

Le 13 mars 1793, Robespierre le fait élire substitut de Fouquier-Tinville (lors de l’élection à la fonction d’accusateur public, Fouquier-Tinville obtint 163 voix, Fleuriot-Lescot et Donzé-Verteuil 162 voix chacun). Fouquier-Tinville apprécie son collaborateur et l’envoie souvent siéger à sa place, comme par exemple lors du procès de Madame Roland.

Au mois d’avril 1794, lors de la suppression des ministères, Fleuriot-Lescot est nommé commissaire des Travaux publics. Succédant à Pache compromis avec les Hé-bertistes, il devient maire de Paris le 10 mai 1794. Fleuriot-Lescot conservera la mairie pendant 2 mois et 18 jours.

Le 9 Thermidor, il organise l’insurrection de la Commune. Dès l’annonce de l’arrestation de l’Incorruptible et de ses amis, il fait sonner le tocsin à l’Hôtel de ville, réunit les officiers municipaux et ordonne la fermeture des barrières. Il publie avec Hanriot et Payan une proclamation dans laquelle il incite le peuple « à se lever en masse pour défendre ses véritables amis ». Mais la Convention réagit en frappant d’un décret de hors la loi le maire et tout le conseil de la commune.

Lorsque l’Hôtel de ville est investi, Fleuriot-Lescot est arrêté et traîné à la prison du Luxembourg. Il est envoyé le lendemain au Tribunal révolutionnaire avec les autres conjurés pour une rapide constatation d’identité.

Quand arrive le tour de son ancien collaborateur et ami, Fouquier-Tinville se récuse et laisse à Lieudon le soin de requérir.

Fleuriot-Lescot est guillotiné le dernier, juste après Robespierre.

Docteur Michel CSANYI

L’incorruptible n°78