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Un club sous la révolution : les Panthéonistes

mercredi 11 février 2015

LES PANTHEONISTES

«  Qu’il cesse enfin, ce grand scandale que nos neveux ne voudront pas croire ! Disparaissez enfin, révoltantes distinctions de riches et de pauvres, de grands et de petits, de maîtres et de valets, de gouvernants et de gouvernés. »

Sylvain Maréchal (« Manifeste des Egaux »)

Le club du Panthéon, société politique révolutionnaire française, est inauguré le 25 brumaire An IV (6 novembre 1795). Composé d’anciens « terroristes » et de Jacobins inconditionnels, tous issus de la petite bourgeoisie (*-), ce club se nomme officiellement Réunion des Amis de la République. Il regroupe tous ceux qui, dans la dynamique de la répression de l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire An IV, souhaitent réorienter plus à gauche la politique du Directoire. Parmi les fondateurs, on compte René Lebois, imprimeur de L’Orateur plébéien.

Installé sur la montagne Sainte-Geneviève, dans l’ancien couvent des Génovéfains et sur l’actuel lycée Henri IV, le club du Panthéon se montre d’abord très respectueux de la légalité, presque conformiste, en refusant de recevoir les députés de la Convention déclarés inéligibles pour mieux prouver son attachement aux institutions nouvelles.

Le club attire rapidement beaucoup de monde : de 934 adhérents le 9 frimaire, il en compte rapidement plus de 2000. Parmi ses membres, on compte Félix Lepeletier (frère du conventionnel Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau assassiné en janvier 1793), Pierre-Antoine Antonelle, Sylvain Maréchal (« L’homme sans Dieu »). Ami de ce dernier, Nicolas Edme Restif de La Bretonne assiste également à des réunions du club. Le peintre François Topino-Lebrun le fréquente aussi, ainsi que Marc-Antoine Jullien dit Jullien de Paris, proche d’Antonelle et rédacteur à L’Orateurplébéien.

Certains tels Jean-Pierre-André Amar (autrefois membre du Comité de Sûreté Générale), Augustin Darthé (ex-accusateur au Tribunal révolutionnaire), Germain (ancien lieutenant de hussards) ou Jean-Antoine Rossignol (ex-Général de division lié aux chefs Cordeliers) qui gravitent dans l’entourage des panthéonistes, nourrissent rapidement une ambition secrète : celle de convaincre plus ou moins légalement le gouvernement de renoncer à la Constitution de l’An III pour retrouver les accents les plus convaincants des textes constitutionnels de 1793.

Sans faire partie du club du Panthéon, Gracchus Babeuf est l’un des principaux orateurs de ce club où il développe sa doctrine de F « égalité » qu’il publie dans son journal, Le Tribun du peuple. Ce journal est fréquemment applaudi au club, dont les séances sont souvent présidées par Filippo Buonarroti, ami de Babeuf.

L’interdiction du club le 8 ventôse An IV (27 février 1796), fermé par Bonaparte, alors chef de l’armée de l’Intérieur, sera un des éléments qui amèneront à la création de la conjuration des Egaux.

Dr Michel CSANYI

Maximilien Robespierre (Extrait du discours du 8 Thermidor An II)

« Mais elle existe, je vous en atteste, âmes sensibles et pures ; elle existe, cette passion tendre, impérieuse, irrésistible, tourment et délices des cœurs magnanimes, cette horreur profonde de la tyrannie, ce zèle compatissant pour les opprimés, cet amour sacré de la patrie, cet amour plus sublime et plus saint de l’humanité, sans lequel une grande révolution n’est qu’un crime éclatant qui détruit un autre crime. Elle existe, cette ambition généreuse de fonder sur la terre la première République du monde ; cet égoïsme des hommes non dégradés, qui trouve une volupté céleste dans le calme d’une conscience pure et dans le spectacle ravissant du bonheur public. Vous le sentez, en ce moment, qui brûle dans vos âmes ; je le sens dans la mienne. 

Incorruptible n° 77 3e tr.