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Billaud- Varenne : Robespierre au centre de ses justifications devant la convention thermidorienne

Une remarquable étude de Bruno Decriem

mardi 18 janvier 2022

ROBESPIERRE AU CENTRE DES JUSTIFICATIONS DE BILLAUD-VARENNE
SOUS LA CONVENTION THERMIDORIENNE. FRUCTIDOR AN II-GERMINAL AN III.

« Les calomnies passent, et la vérité reste [1]. »

Portrait en pied de Billaud- Varennes

Après la chute puis la mort de Robespierre et de ses partisans en thermidor an II, les derniers Montagnards restés fidèles aux idéaux de l’an II se retrouvent constamment accusés, en butte aux attaques extrêmement violentes des Thermidoriens désormais majoritaires à la Convention, attelage hétéroclite constitué de transfuges d’anciens Montagnards devenus extrémistes réacteurs (Tallien, Dumont, Fréron, Barras, Legendre) alliés avec les députés de la Plaine et autres Girondins rappelés.

Billaud-Varenne a été l’un des plus attaqués entre Fructidor an II et Germinal an III (août 1794-avril 1795), souvent associé à ses collègues du Comité de Salut public Barère et Collot-d’Herbois. (et parfois avec certains membres du Comité de Sûreté générale comme Vadier, Amar, Voulland et David)

Billaud s’est battu avec constance et opiniâtreté contre cette offensive thermidorienne permanente, et nous a laissé de nombreux écrits destinés à justifier sa conduite passée au sein du Comité de salut public. Évidemment Robespierre se retrouve au centre de ses justifications. Ce sont ces écrits ainsi que ses interventions à la Convention de la même période qui forment les sources de cet article.

Il convient tout d’abord de les présenter :

1 : « Réponse de J.N. Billaud, représentant du peuple, à Laurent Lecointre, représentant du peuple, Paris, de l’imprimerie R. Vatar, in-8 de 126 pages. »

Cette réponse est une réfutation article par article de la dénonciation de Lecointre contre les anciens membres des Comités (de Salut public et de Sûreté générale) effectuée à la Convention les 12 et 13 fructidor an II- 29 et 30 août 1794. Non datée, cette « réponse » a été publiée en frimaire an III-décembre 1794, après le vote du décret de la mise en accusation contre Carrier.

2 : Un mémoire inédit de Billaud-Varenne improprement intitulé « Défense de Billaud-Varenne » est une pièce maîtresse de sa justification. Il est composé d’une liasse de feuillets, simples ou doubles, numérotés jusqu’au chiffre 43.

Ce manuscrit exceptionnel est conservé aux Archives Nationales sous la cote F7 4599. il a été publié intégralement par l’historien Charles Vellay, co-fondateur de la Société des études robespierristes, dans la Revue Historique de la Révolution française, 1910, Janvier-décembre, pages 7-44, 161-175 et 321-336.

Ce manuscrit resté à l’état de brouillon n’a jamais été publié par son auteur. Il a sans doute servi à Billaud pour étayer ses arguments dans ses discours ou/et publications. Certaines idées y demeurent extrêmement audacieuses pour l’époque, et ses portraits de Robespierre loin d’être seulement caricaturaux méritent qu’on s’y attarde. Pouvaient-ils être prononcés et imprimés en l’état à l’époque sans risque pour son auteur ?

Non daté, ce mémoire très argumenté « Défense de Billaud-Varenne » a été sans nul doute écrit lors des mises en cause de son auteur, vraisemblablement au moment du « rapport Saladin ».

Gérard Walter a également publié la majeure partie de ce texte essentiel pour la bonne compréhension du 9 thermidor sous le titre suivant : « Le projet de discours de Billaud-Varenne [2]. » Vellay en a souligné son importance : « Ce mémoire apporte une contribution précieuse à l’histoire de la conspiration thermidorienne et de la lente et minutieuse préparation du coup d’état [3]. »

3 : « Réponse des membres des deux anciens Comités de salut public et de sûreté générale, aux imputations renouvelées contre eux, par Laurent Lecointre de Versailles, et déclarées calomnieuses par décret du 13 fructidor dernier ; 30 août 1794. A la Convention Nationale, Paris, l’an III de la République, de 112 pages. » ( Signés, B. Barère, Collot, Vadier, Billaud.)

Ce premier mémoire collectif des anciens membres des Comités ( Billaud, Collot, Barère, Vadier), dénoncés par Lecointre installe politiquement une ligne de défense collective concertée visant à attribuer les éventuels « excès » de l’an II au seul triumvirat « tyrannique » constitué : Robespierre, Saint-Just, Couthon, tandis que les autres membres du Comité guettaient le bon moment pour les dénoncer à la Convention.

Cette reconstruction de l’histoire ne correspond absolument pas à la vérité, mais elle permet aux inculpés de se disculper avec commodité en chargeant les victimes de Thermidor. Elle sera désormais la ligne de conduite constante des accusés de l’an III. Cette défense politique contribuera grandement à la mise en place et au développement de la « légende noire » de Robespierre et ses amis.

4 : « Second mémoire des membres de l’ancien Comité de salut public dénoncée par Laurent Lecointre. Les membres de l’ancien comité de Salut public au peuple français et à ses représentants imprimé par ordre de la Convention nationale, Paris, 5 pluviôse an III, in-8 de 44 pages. »

Avec ses anciens collègues Barère et Collot-d’Herbois, Billaud-varenne a publié le 5 pluviôse an III- 24 janvier 1795, ce nouveau mémoire de défense.

Ce mémoire collectif est une réponse aux attaques incessantes des Thermidoriens en Vendémiaire et brumaire an III, et surtout une nécessité lorsque la Convention décide la création d’une commission dite des 21 pour enquêter sur les cas de Barère, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et Vadier, dite « Commission Saladin ». Ce « second mémoire » met surtout l’accent sur les mérites du Comité de Salut public sauvant la France des menées contre-révolutionnaires et de l’invasion étrangère.

5 : « Réponse des membres de l’ancien Comité de salut public dénoncés, aux pièces communiquées par la Commission des Vingt-un, Paris, imprimée par ordre de la Convention nationale, ventôse an III, in-8 de 142 pages. »

En ventôse an III, une seconde publication répondra point par point à toutes les mises en cause, depuis Lecointre jusqu’à la Commission des 21. Écrite à nouveau par les « Grands coupables », Barère, Billaud-Varenne et Collot-d’Herbois, cette nouvelle « réponse » est surtout une succession de réfutations, et sa présentation de mise en page correspond exactement à sa fonction, en présentant face à l’accusation les arguments de la défense.

6 : « Réponse de J. N. Billaud, représentant du peuple, aux inculpations qui lui sont personnelles, Paris, ventôse an III, in-8 de 28 pages. »

Ce dernier fascicule imprimé et publié est d’une très grande importance. Non seulement il synthétise la défense de Billaud-Varenne, mais il présente sans doute les meilleurs informations sur la soirée houleuse des Jacobins le soir du 8 thermidor an II-26 juillet 1794. Cette « réponse » est surtout la dernière publique de Billaud. Quelques jours plus tard, en compagnie de Collot-d’Herbois, il est condamné à la déportation en Guyane sans aucun procès le 12 germinal an III- 1er avril 1795.

Cette ultime « réponse », datée de ventôse an III, est le dernier acte politique irréfutable de Billaud-Varenne. Les écrits ultérieurs, vrais ou faux mémoires, paroles souvent dites rapportées, etc. n’ont pas cette fiabilité et cette véracité incontestables.

A ce moment de publication, Billaud a entrepris la contestation du rapport présenté le 12 ventôse an III-2 mars 1795 à la Convention par le député de la Somme Saladin, au nom de la Commission des 21.

A ces six écrits qui représentent plus de 500 pages, il faut évidemment ajouter les interventions de Billaud-Varenne à la tribune de la Convention contre ses accusateurs ( et sans évoquer, celles de Barère, de Collot-d’Herbois, de Carnot, et autres protagonistes, dans des débats très tendus), et particulièrement durant les séances suivantes :

  • 12 fructidor an II-29 août 1794.
  • 13 fructidor an II-30 août 1794.
  • 8 vendémiaire an III- 29 septembre 1794.
  • 12 vendémiaire an III- 3 octobre 1794.
  • 6 germinal an III- 26 mars 1795.

Il est à souligner que les deux principales accusations ( Lecointre et Saladin) ont bénéficié de larges publications, épuisées et rééditées ensuite, à grand renfort de publicité par les Thermidoriens :

« Les crimes de sept membres des anciens comités de salut public et de sûreté générale ou dénonciation formelle à la Convention nationale, contre Billaud-Varenne, Barère, Collot-d’Herbois, Vadier, Vouland, Amar et David ; suivie de pièces justificatives, indication d’autres pièces originales existantes dans les comités, preuves et témoins indiqués à l’appui des faits ; par Laurent Lecointre, Député du département de Seine-et-Oise. Imprimé par ordre de la Convention nationale. A Paris, de l’Imprimerie Nationale. Nivôse, l’an III. 250 pages. Chez Maret, Libraire, cour des Fontaines, maison Égalité, et chez les marchands de nouveautés. »

Sortie sans doute en vendémiaire, puis épuisé, l’ouvrage de Lecointre a été réédité en nivôse an III.

« Rapport au nom de la commission des vingt-un créée par décret du 7 nivôse an III, pour l’examen de la conduite des Représentants du peuple Billaud-Varenne, Collot-d’Herbois et Barère, membres de l’ancien comité de Salut public, et Vadier, membre de l’ancien Comité de Sûreté générale, fait le 12 ventôse par le Représentant du Peuple Saladin, député par le département de la Somme, 28 ventôse an III, Rondonneau et Baudoin Imprimeur, 260 p. »

Tous ces documents originaux de la période révolutionnaire sont désormais en ligne sur internet, et librement téléchargeables sur différents sites. Il convient d’utiliser un moteur de recherche efficace pour les retrouver.

Cette période dite de la Convention thermidorienne ( juillet 1794-octobre 1795) est celle de la construction et de la diffusion de la « légende noire » de Robespierre.

Le 11 fructidor an II-28 août 1794, Tallien prononce un important discours à la Convention où il invente le « système de la terreur [4] » et précise que « ce système a été celui de Robespierre. [5] »

Le concept rétroactif de la terreur assimilé au seul Robespierre était né et promis à un bel avenir [6] ! (6)

Deux jours auparavant, le 9 fructidor an II-26 août 1794, un premier libelle odieux, et qui allait en appeler bien d’autres, était publié, intitulé « La queue de Robespierre, ou les dangers de la liberté de la presse » par Fethemési (Méhée de la Touche). Au delà des attaques désobligeantes et très souvent injurieuses contre Robespierre, ce pamphlet et ses suivants visaient à attaquer les derniers Montagnards de la Convention renommés pour l’occasion « queue ou continuateurs de Robespierre. [7] »

Ainsi, dans la « Queue de Robespierre » trouve-t-on ces portraits peu amènes de Billaud-Varenne et ses collègues montagnards : « Je me suis rendu à la Convention nationale, et j’ai observé, très distinctement une plaine et une montagne : à la vérité, ce n’est plus la montagne d’autrefois ; j’ai vu les vieux amis du peuple assis sur les sièges du bas, et je n’ai reconnu personne en haut, si ce n’est Barère, que j’avais vu aux Feuillants, et Billaud-Varennes, tout pâle et tout défait. [8] » Et plus loin, avec une évidente ironie : « Le croirez-vous ! J’ai vu des hommes nier la douceur et l’humanité de Billaud-Varennes. [9] »

Ces continuateurs de Robespierre, il faut les débusquer, les dénoncer, et les éliminer. D’ailleurs, dans son discours du 11 fructidor, Tallien prépare le terrain et menace : « Nous ne devons, nous ne pouvons pas nous le dissimuler, l’ombre de Robespierre plane encore sur le sol de la République . […] Depuis la mémorable époque du 9 thermidor, la Convention nationale a beaucoup fait sans doute, mais il lui reste encore beaucoup à faire [10]. »

La « légende noire » absolue de Robespierre sert non seulement de repoussoir et de bouc-émissaire parfait aux Conventionnels soucieux de s’auto-admnistier et de faire oublier leurs propres actes sous la terreur, mais aussi de l’utiliser afin de compromettre les derniers Montagnards qui restaient à éliminer politiquement et également physiquement pour faire triompher la « réaction thermidorienne [11] » et « La république sans la démocratie [12]. »

Le déferlement de haine, de mensonges et de calomnies contre Robespierre sert d’abord les intérêts politiques des Thermidoriens. De l’autre côté, les « grands coupables » membres des comités, ont eux aussi tout intérêt à charger Robespierre de tous les excès commis en l’an II, en reconstruisant à leur profit la période antérieure où ils étaient les collègues de Robespierre, Saint-Just et Couthon.

Constamment attaqués, Billaud, Barère et Collot d’Herbois se « désolidarisent des actions de Robespierre ». Aussi fausse soit-elle, cette position est peut-être la seule possible en l’an III, dans ce climat hystérique antirobespierriste. Ils pensent cette posture crédible en rappelant régulièrement leur rôle décisif dans la chute de Robespierre le 9 thermidor an II- 27 juillet 1794.

D’ailleurs, la « légende noire » de Robespierre créée sous la Convention thermidorienne continue de s’étendre, au gré des biographies hostiles, sous le Directoire et au delà, la Restauration étant la revanche des frères de Louis XVI contre les Conventionnels régicides, pas tous robespierristes, loin s’en faut [13].

Elle se propage mais aussi se transforme car certaines calomnies des origines thermidoriennes sont proprement intenables et sans aucune crédibilité. Cependant, force est de constater que de nombreuses calomnies ont traversé les siècles et certaines perdurent encore aujourd’hui [14].

A l’inverse une « légende dorée » pro-Robespierre s’élabore de manière parallèle et se diffuse également. Elle connaît un premier âge d’or à partir de 1830 et de la Révolution des 3 Glorieuses qui ranime les idéaux révolutionnaires et républicains. Elle s’appuie également sur la publication de nombreux mémoires des révolutionnaires parvenus à un âge vénérable [15].

Cette « légende dorée » s’épanouit grâce aux événements politiques de cette première moitié du XIXe siècle ( révolutions de 1830 puis de 1848) [16].

Peu d’écrits favorables à la mémoire de Robespierre ont été diffusés auparavant. Gérard Walter évoque quand même un précurseur en la personne de Guillaume Lallement, qui fit paraître une compilation de discours et rapports pendant la Révolution en seize volumes, en pleine Restauration, entre 1818 et 1821. Lallement se montre extrêmement élogieux sur Robespierre [17]. Walter insiste à juste titre sur les travaux fondamentaux de Laponneraye puis de Mathiez dans « les étapes d’une réhabilitation » auxquels, il nous semble, il faut ajouter Hamel [18].

Sous la convention thermidorienne, publier un texte favorable à l’Incorruptible aurait valu bien des ennuis à son auteur. Les manipulations éhontées de Courtois, chargé de trier et d’épurer les papiers de « Robespierre et de ses complices » sont des modèles de désinformation, de propagande et d’abjections. Son rapport prononcé à la Convention le 16 nivôse an III-5 janvier 1795 forme la trame officielle du discours thermidorien contre Robespierre. Il est ensuite publié augmenté de certaines pièces imprimées triées sur le volet  [19] ! Courtois publie d’autres pièces dans un second ouvrage, exploitant la veine des anniversaires. [20] En 1828, trois autres gros volumes sont édités avec de nouvelles pièces inédites, volontairement omises, volées et tronquées par Courtois, le grand manipulateur [21] !

Après la sortie du premier libelle « La queue de Robespierre » le 9 fructidor an II, le discours du « système de la terreur » de Tallien le 11, c’est le 12 fructidor an II-29 août 1794 que Lecointre lit à la Convention sa grande dénonciation contre Billaud-Varenne et ses collègues montagnards.

«  J’entreprends de démontrer à la Convention Nationale, et par pièces authentiques, et par témoins, que les citoyens nos collègues, Billaud-Varenne, Collot-d’Herbois et Barère, membres du Comité de salut public ; Vadier, Amar, Voulland et David, membres du Comité de Sûreté générale, sont répréhensibles [22]. » 26 chefs d’accusation sont successivement énumérés parmi lesquels celui « d’avoir couvert la France de prisons, de mille bastilles [23] » et d’avoir établi en France un « système d’oppression et de terreur [24]. » L’accusation la plus terrible reste évidemment d’être les complices et les continuateurs de Robespierre, ce que Lecointre explicite ainsi « de concert avec Robespierre. [25] »

Laurent Lecointre, député de Seine-et-Oise, de Versailles, passé de la Montagne à la Réaction, est visiblement téléguidé et manipulé. Personnage « in-disciplinable [26] » il soutient des « positions contradictoires voire incohérentes. [27] » Ses accusations, pourtant d’abord rejetées et considérées comme insuffisantes ou diffamatoires, serviront ensuite à la poursuite des accusations.

Billaud-Varenne lui répondit avec persuasion et forte argumentation. Il n’est pas de notre propos de décortiquer les arguments souvent inexacts de Billaud, cherchant à se séparer le plus possible du vaincu de Thermidor. Retenons néanmoins quelques une de ses réponses cinglantes contre Lecointre :

« Il fallait donc attendre que d’infâmes libelles, nous couvrant chaque jour de calomnies, et avariant ainsi l’opinion publique, devançassent ton absurde dénonciation, et pussent t’autoriser à la présenter sans craindre d’être repoussé dès la première imposture. [28] » « Il ne m’est jamais échappé de dire : Eh ! Quoi, j’entends des murmures, je crois. Songes qu’on peut s’exprimer avec énergie, sans avoir un ton d’insolence, et quoique tu fasses, tu ne prouveras jamais que l’audace ait été mon partage. [29] » Billaud-Varenne insiste particulièrement sur sa probité et son intégrité, à l’opposé de la démagogie :

« Qui a vécu constamment plus isolé que moi, lors même que je me suis trouvé dans le cas de voir beaucoup de monde ; qui a conservé plus scrupuleusement ses mêmes habitudes et sa même manière d’être ? A quels conspirateurs ou à quels intrigants me suis-je attaché  [30] ? » « Ai-je davantage occupé de moi le public comme tant d’autres ? M’as-tu vu empressé à me montrer autant que je l’aurais pu [31] ? »

A la Convention, Billaud lui lance en réponse à sa dénonciation : « Quand on a la conscience pure, on ne craint pas la lumière [32]. » Billaud considère cette dénonciation comme totalement infondée et calomnieuse : «  Il est constant que cette opinion a été égarée depuis près de cinq mois par un système de diffamation, dont il n’y a point encore d’exemple [33]. » Naturellement il reconnaît certains excès commis dans la période révolutionnaire tragique de 1793. Pouvait-il en être autrement ? « Sans doute il y a eu des mesures outrées, et des excès commis. Quelle est la révolution qui en a été exempte [34] ?  »

Finalement, après deux séances extrêmement tendues, la Convention décrète par Cambon la « fausseté de l’accusation déclarée calomnieuse [35]. »

Mais le ver est dans le fruit, et les attaques contre les derniers Montagnards, loin de se calmer, reprennent de plus belle. Legendre les dénoncent comme des complices de Robespierre. Le 3 vendémiaire an III-23 septembre 1794, il met les rieurs de son côté : « Ces hommes qui, témoins de la chute de la commune du 9, voudraient la ressusciter aux Jacobins ; ces hommes qui ont fait de la salle des Jacobins un théâtre où chacun d’eux joue un rôle plus ou moins odieux. L’histrion est sur les planches, et Robespierre au trou du souffleur. » (On rit et on applaudit [36].) Le 12 vendémiaire an III-3 octobre 1794, Legendre reprend les accusations de Lecointre, en les concentrant désormais sur les seuls trois membres de l’ancien Comité de Salut public, accusés de complicité et de continuateurs de Robespierre : « La France entière entendra avec joie le récit du châtiment des complices et des partisans de Robespierre. […] Oui, il existe des complices de Robespierre jusque dans la Convention. […] Robespierre, Couthon, Saint-Just ont été dénoncés parce que Billaud, Collot, Barère en sont devenus jaloux. Je les regarde comme des conspirateurs [37]. » Le 21 brumaire an III-10 novembre 1794, la Convention ordonne la fermeture du club des Jacobins et l’arrestation de Carrier. Carrier est ensuite mis en accusation, jugé, puis exécuté le 26 frimaire an III-16 décembre 1794. Le 7 nivôse an III-27 décembre 1794, une commission de vingt-et-un députés est créée pour enquêter sur les agissements passés de Billaud-Varenne, Collot-d’Herbois, Barère et Vadier. Le 5 frimaire an III-25 novembre 1794, Legendre s’est à nouveau déchaîné contre le trio montagnard «  ces trois vils caméléons [38]. » « Les trois conspirateurs fieffés, les intimes de Robespierre, qui ne se sont divisés que sur les victimes, sont encore dans la Convention. (Applaudissements) Ces hommes jouissent de la liberté, de faire le mal [39]. » Et face aux protestations de Billaud-Varenne, Legendre s’écrit : « Je vous accuse tous, malheureux ! [40] »

le 16 nivôse an III-5 janvier 1795, Courtois prononce son fameux rapport mensonger et délirant sur les « papiers trouvés chez Robespierre et ses complices », établissant les fondements de la « légende noire ».

Le 12 ventôse an III-2 mars 1795, le rapport de Saladin, au nom de la commission des 21, conclut à l’arrestation de Barère, Billaud-Varenne et Collot-d’Herbois. L’examen de leur conduite continue à la Convention en leur présence. Gardés à domicile, ils arrivent désormais encadrés par des gendarmes. Leurs dernières publications de justification et de défense, individuelles et collectives, datent de ventôse an III- mars 1795.

Billaud-Varennes, député de Paris

Pourtant, cet examen n’ira pas à son terme et s’interrompt brutalement. Le 12 germinal an III-1er avril 1795, poussées par la faim, des émeutes populaires éclatent à Paris. La Convention prend peur et ces émeutes sont durement réprimées empêchant une nouvelle « journée » sans-culotte de triompher. Apeurée, la Convention décide de se débarrasser des trois accusés soupçonnés d’être les étendards de cette révolte populaire, et rendus responsables de l’insurrection. C’est l’ancien exagéré André Dumont reconverti en Thermidorien notoire tout aussi excessif qui propose « Je demande que les trois brigands qui ont assassiné la patrie soient déportés dès cette nuit. » (Cette proposition est accueillie au milieu des plus vifs applaudissements et décrétée sur-le-champ [41].) Et Dumont de renchérir : « Je ne vous proposerai pas non plus de les condamner à mort sans les avoir jugés ; mais je vous propose de les chasser du territoire français. » (Les applaudissements éclatent de toutes parts [42].) La déportation pour les bagnes de Guyane est la destination des proscrits. Barère parvient à l’éviter en se cachant. Mais Billaud-Varenne et Collot-d’Herbois sont embarqués par bateau jusqu’en Guyane. Collot-d’Herbois mourra un an après, des fièvres tropicales le 20 prairial an IV-8 juin 1796 [43]. Billaud-Varenne ne retournera plus jamais en France métropolitaine. Il reste en Guyane jusqu’en 1816, puis gagne la République d’Haïti après un court arrêt aux États-Unis. Il meurt à Port-au-Prince le 13 juin 1819 [44]. Notons que tous les écrits politiques de Billaud-Varenne publiés à titre posthume, ou pire encore de paroles rapportées par des tiers, n’offrent aucune garantie de véracité incontestable. Cette remarque est évidemment fondamentale lorsqu’on étudie les œuvres de Billaud-Varenne. Ses opinions sur Robespierre doivent d’abord se vérifier à l’aune de la fiabilité des sources.

Après l’échec de la dernière journée populaire du 1er prairial an III-20 mai 1795, Billaud, Collot et Barère ont d’ailleurs connu de grands dangers pour leur existence. Certains Thermidoriens trouvèrent en la déportation une peine trop légère. Ils voulaient la tête des condamnés. Le 2 prairial an III-21 mai 1795, Lehardy déclara à la Convention : « Il n’est personne qui ne convienne que ces trois hommes ne soient les plus grands criminels qui puissent exister. Je demande qu’au nom du peuple français vous déclariez qu’ils ont mérité la mort [45]. » Thibaudeau s’y opposa : « Un premier jugement a été rendu contre Collot, Billaud et Barère ; ils ont été condamnés à la déportation, et il faut qu’ils soient vomis au-delà des mers. [46] » Le jugement fut finalement rapporté et la perspective d’un procès suivi d’une exécution sembla se profiler. Mais il était trop tard ! Le 6 prairial an III-25 mai 1795, les navires s’élancent de la rade de l’île d’Aix avec leurs deux prisonniers. Ils arrivent en Guyane, à Cayenne le 18 messidor an III-6 juillet 1795, après quarante-quatre jours de mer.

Durant cette période thermidorienne, tout éloge public de Robespierre est sévèrement réprimé. Les défenses et justifications de Billaud-Varenne sont pourtant incontestablement originales, surtout parmi les prises de position des Conventionnels.

Bien sûr, on y retrouve les poncifs et autres expressions accablant Robespierre, parfois en y associant Saint-Just et Couthon. Et sur ce point, Billaud-Varenne ne fait guère dans l’originalité. J’ai relevé, dans les quatre réponses, mémoire et défense précitées un florilège de « légende noire » :

« Crimes de Robespierre, atroce conspirateur, despote, triumvirat, décemvirat, factieux, tyran, dictateur, infâme Robespierre, projets nationicides du tyran, ombrageux despote, triumvirs ambitieux et cruels, hypocrite, machiavélique, usurpateurs, traits odieux de la tyrannie, autre Pompée, projets liberticides, despotisme de Titus, tyrannie d’un Néron, Cromwell, Périclès, Pisistrate, fourbe Robespierre, domination de Robespierre, etc. »

Évidemment, avec une telle littérature, il serait absurde de voir en Billaud-Varenne qui joua, il faut le rappeler, un rôle décisif le 9 thermidor, un défenseur de Robespierre ou comme ayant la volonté de le réhabiliter ! Les relations entre Billaud-Varenne et Robespierre dont d’ailleurs complexes, et avant la crise de messidor-thermidor an II, les deux révolutionnaires patriotes et incorruptibles se sont trouvés en accord sur beaucoup de situations politiques, contre la guerre, contre la Gironde, etc. Les raisons de la rupture, quoiqu’en dise à posteriori Billaud, restent obscures [47].

Il faut donc déchiffrer derrière les mots convenus sur le « tyran », derrière aussi la volonté de Billaud de se séparer du bilan du « despote » tout en revendiquant l’action du Comité de Salut public ( sorte de grand écart qui s’avère au final impossible) des hommages souvent discrets, mais parfois plus directs, à Robespierre. Il faut savoir les lire, et Ernest Hamel, grand biographe de Robespierre, l’a parfaitement compris [48].

Charles Vellay, présentant la « défense inédite de Billaud-Varenne » nous fait part de son étonnement :

« Certaines pages de ce mémoire donnent le tableau le plus saisissant qui ait peut-être jamais été tracé de l’influence, de la popularité et du prestige de Robespierre. [49] »

Le plus bel hommage de Billaud-Varenne est un extrait de sa « défense », très célèbre, et souvent cité dans les biographies de Robespierre. Il convient cependant de préciser que cet hommage n’a été ni prononcé ni publié, et qu’il est resté à l’état de brouillon inédit retrouvé dans les papiers de Billaud-Varenne. Sans doute son auteur a-t-il pensé qu’il était trop audacieux, même s’il reprendra, souvent pour la combattre, cette « énorme popularité » de Robespierre :

« Nous demandera-t-on, comme on l’a déjà fait, pourquoi nous avons laissé prendre tant d’empire à Robespierre ? Mais a-t-on établi un seul fait, a-t-on rapporté une seule preuve, pour justifier que la puissance de cet homme ait été notre ouvrage ? Oublie-t-on que, dès l’Assemblée constituante, il jouissait déjà d’une immense popularité, et qu’il obtint le titre d’incorruptible ? Oublie-t-on que, pendant l’Assemblée législative, sa popularité ne fit que s’accroître, et par un journal très répandu, dont il fut le rédacteur, et par ses fréquents discours aux Jacobins ? Oublie-t-on que, dans la Convention nationale, Robespierre se trouva bientôt le seul qui, fixant sur sa personne tous les regards, acquittant de confiance, qu’elle le rendit prépondérant ; de sorte que, lorsqu’il est arrivé au Comité de salut public, il était déjà l’être le plus important de la France ? Si l’on me demandait comment il avait réussi à prendre tant d’ascendant sur l’opinion publique, je répondrais que c’est en affichant les vertus les plus austères, le dévouement le plus absolu, les principes les plus purs [50]. »

Peut-être, n’a-t-on effectivement jamais écrit de plus bel hommage aux qualités de Maximilien Robespierre !

Dans sa réponse à Lecointre, Billaud revient sur cette popularité incroyable lui donnant un pouvoir jugé redoutable : « Rappelle-toi d’ailleurs quel ascendant avait acquis à Robespierre son énorme popularité. C’était un attentat que d’oser lui résister. [51] » « Oublies-tu quelle était l’énorme popularité de Robespierre ; qu’il était parvenu à se faire regarder comme l’être le plus essentiel de la république [52]. » Insister sur cette popularité permet aussi à Billaud de justifier son inaction à combattre Robespierre : « Parlons franchement, et convenons qu’attaquer Robespierre plus tôt, c’eût été, aux yeux de l’opinion égarée, attaquer la patrie. [53] »

Parmi les reproches adressés à Robespierre par Billaud-Varenne, il y en a un de très surprenant, qui éclaire d’un jour nouveau la fameuse rivalité, fortement construite ensuite par l’historiographie, Robespierre-Danton [54]. Robespierre aurait défendu Danton jusqu’au bout au sein du Comité de Salut public, et c’est Billaud-Varenne, il le revendique à plusieurs reprises, qui lui aurait « arraché » son arrestation et son élimination. Michelet l’écrit en ces lignes : « Plus absurde encore fut Billaud quand il dit maladroitement qu’Henriot était complice d’Hébert, et que c’était lui Billaud qui avait accusé Danton, que Robespierre, au contraire, l’avait défendu...Il oubliait qu’alors même les Montagnards étaient presque tous Hébertistes ou Dantonistes. Il blanchissait justement l’accusé qu’il voulait noircir. [55] »

Et effectivement, le jour même du 9 thermidor, Billaud lança à la Convention la célèbre phrase : « La première fois que je dénonçai Danton au comité, Robespierre se leva comme un furieux, en disant qu’il voyait mes intentions, que je voulais perdre les meilleurs patriotes [56]. »

Billaud renouvela ses propos lors de son intervention à la Convention le 12 fructidor an II-29 août 1794, contre les accusations de Lecointre : « On a parlé de Danton ; eh ! Qui ne voit qu’on veut sacrifier les meilleurs patriotes sur la tombe de ce conspirateur ? Si le supplice de Danton est un crime, je m’en accuse, car j’ai été le premier à dénoncer Danton ; j’ai dit que, si cet homme existait, la liberté était perdue ; s’il était dans cette enceinte, il serait un point de ralliement pour tous les contre-révolutionnaires. Danton était le complice de Robespierre ; car, la veille où Robespierre consentit à l’abandonner, ils avaient été ensemble à une campagne, à quatre lieues de Paris, et étaient revenus dans la même voiture. [57] »

Billaud se défend également de l’accusation de flatterie envers Robespierre : « Ce n’était pas une faible entreprise que de combattre et de terrasser Robespierre, et j’aime bien voir ceux qui se sont montrés jusqu’au dernier moment les plus bas valets de cet homme, le rabaisser au-dessous d’un esprit médiocre, maintenant qu’il n’existe plus [58]. » Billaud évoque également ses relations personnelles avec Robespierre : « Je n’ai jamais eu d’intimité avec Robespierre lui-même, qui a joui si longtemps du titre de patriote, par excellence : m’as-tu-vu, comme lui, défendre et combattre tour-à-tour les traîtres à la patrie ? Dans un seul de mes discours ai-je même jamais parlé de lui pour le louer  [59] ? »

Une autre accusation prononcée contre Robespierre par Barère, Billaud-Varenne et Collot-d’Herbois, en ventôse an III, apparaît curieuse et le « lave » en fait de la terreur. Robespierre n’aurait pas voulu, à l’origine, de l’instauration du gouvernement révolutionnaire : « Robespierre fut le seul au comité qui s’opposa à l’organisation du gouvernement révolutionnaire : il voulait laisser les choses dans l’état de désordre violent, et arbitraire, où elles se trouvaient au commencement de l’hiver de 1793 à 1794.

Robespierre demanda à réfléchir sur le projet du gouvernement révolutionnaire, présenté par le comité : il le garda plusieurs jours, voulant le faire oublier, et ne cessa de se montrer contraire [60]. »

Billaud-Varenne se défendit particulièrement en affirmant que la gestion du bureau de police qui concurrençait le Comité de Sûreté générale était du ressort du seul « triumvirat ». Il avance le même argument sur l’élaboration et la présentation à l’assemblée de la fameuse loi du 22 prairial, [61] tout en reconnaissant : « Antérieurement à cette loi du 22 prairial, il n’existait pas encore un seul fait qu’on pût lui opposer [62]. »

Finalement Robespierre semble fasciner Billaud-Varenne entre admiration, rejet, et surtout incrédulité. Ainsi ce portrait tracé par Billaud semble particulièrement sincère : « Robespierre, à une époque où sa conduite, loin d’offrir rien de répréhensible, lui attirait la confiance de ceux mêmes qui pouvaient ne pas l’aimer comme individu, et qui l’estimaient comme patriote [63]. » Billaud s’interroge sur le destin extraordinaire de l’ancien avocat d’Arras devenu « l’arbitre suprême de la République [64]. » « Un homme que les événements les plus étranges, qu’une destinée singulière, ont conduit avec la même rapidité, à la renommée, à la popularité, à la tyrannie, au supplice [65]. » Méritait-il la guillotine ? Billaud ne le pense sans doute pas, et en pleine réaction thermidorienne il nuance : « S’il n’eût rien fait ou de personnel ou de contraire aux principes, il n’eût pas mérité l’échafaud. [66] »

A-t-il réellement rendu justice à la mémoire de Robespierre dans ses écrits et discours post-thermidor ? Pas totalement à coup sûr tant l’instrumentalisation de la calomnie anti-robespierriste est utilisée alors dans les luttes politiques. Mais Billaud, réputé inflexible, reconnût certains mérites de Robespierre sans se renier dans ces documents incontestables. Ils sont bien différents des « fameux remords » de Billaud-Varenne, notamment ceux d’avoir participé au 9 thermidor, remords bien tardifs, car reposant uniquement sur un article de journal posthume relatant des propos rapportés à l’authenticité douteuse.

Drapé dans une posture de calomnié, puis dans celle du proscrit déporté, dans sa « retraite exotique [67] » en Guyane, Billaud-Varenne resta fidèle à ses convictions et dira de lui-même : « Il est des circonstances où l’acharnement qu’on met à poursuivre la perte de quelques hommes, est la preuve même qu’ils ont rempli leurs devoirs. [68] » Sans doute, le même compliment peut s’adresser à Robespierre et à ses amis.

Bruno DECRIEM
Vice-Président de l’ARBR (décembre 2021)

[1Réponse de J. N. Billaud, représentant du peuple, à Laurent Lecointre, représentant du peuple, Paris, de l’Imprimerie R. Vatar, p. 126.

[2Gérard Walter, La Conjuration du neuf Thermidor, Paris, Gallimard, 1974. p. 462-695 : Le projet de Discours de Billaud-Varenne.

[3Revue Historique de la Révolution française, janvier-décembre 1910, présentation par Charles Vellay, p. 7.

[4Moniteur universel, tome XXI, p. 612-615.

[5Ibid.

[6Michel Biard et Marisa Linton, Terreur ! La Révolution française face à ses démons, paris, Armand Colin, 2020, p. 13-21.

[7Michel Biard, En finir avec Robespierre et ses amis, Juillet 1794-Octobre 1795, Paris, Lemme Edit, 2021.

[8La queue de Robespierre, ou les dangers de la liberté de la presse, 9 fructidor an II, Paris, Imprimerie de Rougiff, p. 3.

[9Op. Cit., p. 4.

[10Moniteur universel, op. Cit.

[11Albert Mathiez, La réaction thermidorienne, Paris, La Fabrique, 2010 ( 1re édition, Armand Colin, 1929).

[12Marc Belissa et Yannick Bosc, Le Directoire La république sans la démocratie, Paris, La Fabrique éditions, 2018. p. 23-49 : Thermidor et l’invention du Directoire : le renversement des nomes.

[13François Antoine, Michel Biard, Philippe Bourdin, Hervé Leuwers et Côme Simien (sous la direction), Déportations et exils des Conventionnels, Paris, Société des études robespierristes, 2018.

[14Marc Belissa et Yannick Bosc, Robespierre La fabrication d’un mythe, Paris, Éditions ellipses, 2013. Jean-Clément Martin, Robespierre La fabrication d’un monstre, Paris, Perrin, 2016. p. 309-335 : Portrait du révolutionnaire en monstre.

[15Michel Biard, Philippe Bourdin, Hervé Leuwers, Yoshiaki Ômi ( sous la direction), L’écriture d’une expérience Histoire et mémoires de Conventionnels, Paris, Société des études robespierristes, 2015.

[16Marion Pouffary : « La naissance de la légende dorée de Robespierre : le façonnage de l’image de l’homme-principe par les écrits biographiques consacrés à Robespierre publiés par les républicains entre 1830 et 1850. » dans : Enquêtes revue de l’école doctorale, Histoire moderne et contemporaine, numéro 3, octobre 2018.

[17Gérard Walter, Robespierre, volume II, l’œuvre, Paris, Gallimard, 1961, p. 162-165.

[18Op. Cit., p. 141-189 : « Les étapes d’une réhabilitation. » Ernest Hamel, Robespierre 2 volumes, Paris, Ledrappier, 1987.

[19Rapport fait au nom de la commission chargée de l’examen des papiers trouvés chez Robespierre et ses complices, par E.B. Courtois, député du département de l’Aube, dans la séance du 16 nivôse an III de la République française une et indivisible, imprimé par ordre de la Convention nationale, à Paris, chez Maret, libraire, cour des Fontaines, Maison Égalité, An III de la République.

[20Rapport fait au nom des comités de salut public et de sûreté générale, sur les événements du 9 thermidor, an II, précédé d’une préface en réponse aux détracteurs de cette mémorable journée, prononcé le 8 thermidor an 3, la veille de l’anniversaire de la chute du tyran, par E.B. Courtois, député de l’Aube, de l’Imprimerie nationale, floréal, an IV.

[21Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc. supprimés ou omis par Courtois précédés du rapport de ce député à la Convention nationale, Genève, Mégariotis Reprints, 1978 ( réédition ; première édition de 1828), 3 tomes.

[22Moniteur universel, tome XXI, p. 620-621.

[23Ibid.

[24Ibid.

[25Ibid.

[26Albert Soboul, Dictionnaire Historique de la Révolution française, Paris, P.U.F., 1989 p. 660 : Lecointre Laurent par Françoise Brunel.

[27Ibid.

[28Réponse de J.N. Billaud, représentant du peuple, à Laurent Lecointre, représentant du peuple, op. Cit., p. 63.

[29Op. Cit., p. 39

[30Op. Cit., p. 125.

[31Op. Cit., p. 126.

[32Moniteur universel, tome XXI, p. 623.

[33Réponse de J.N. Billaud, représentant du peuple, à Laurent Lecointre, représentant du peuple, op. Cit., p. 65.

[34Op. Cit., p. 17.

[35Moniteur universel, op. Cit.

[36Moniteur universel, tome XXII, p . 59.

[37Op. Cit., p. 138.

[38Moniteur universel, tome XXII, p. 602.

[39Ibid.

[40Ibid.

[41Moniteur universel, tome XXIV, p. 118.

[42Ibid.

[43Michel Biard, Collot d’Herbois Légendes noires et Révolution, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1995.

[44Billaud-Varenne, Principes régénérateurs du système social, introduction et notes par Françoise Brunel, Paris, Publication de la Sorbonne, 1992.

[45Moniteur universel, tome XXIV, p. 523.

[46Ibid.

[47Bruno Decriem, Billaud-Varenne/Robespierre ou le malentendu de Thermidor, Lille, Éditions E.M.R. (ARBR), 1993.

[48Ernest Hamel, Robespierre, tome 2, Paris, Ledrappier, 1987. Livre quinzième : Thermidor an II (Juillet 1794), p. 443-558.

[49Revue Historique de la Révolution française, op. Cit., p. 7.

[50Op. Cit., p. 14-15.

[51Réponse de J.N. Billaud, représentant du peuple, à Laurent Lecointre, représentant du peuple, op. Cit., p. 29.

[52Op. Cit., p. 34-35.

[53Op. Cit., p. 49.

[54Michel Biard et Hervé Leuwers ( sous la direction), Danton Le mythe et l’Histoire, Paris, Armand Colin, 2016.

[55Jules Michelet, Histoire de la Révolution Française, Paris, Robert Laffont, 1979, tome II, p. 869.

[56Archives Parlementaires, tome XCIII-93, p. 552.

[57Moniteur universel, tome XXI, p. 622.

[58Revue Historique de la Révolution française, op. cit., p. 30.

[59Réponse de J.N. Billaud, représentant du peuple, à Laurent Lecointre, représentant du peuple, op. Cit., p. 126

[60Second mémoire des membres de l’ancien Comité de salut public dénoncés par Laurent Lecointre, Paris, 5 pluviôse an III, p. 18 note 1.

[61Jean-Clément Martin, La Terreur vérités et légendes, Paris, Perrin, 2017. Françoise Brunel, Thermidor La chute de Robespierre, Bruxelles, Éditions Complexe, 1989.

[62Revue Historique de la Révolution française, op. cit., p. 28.

[63Op. Cit., p. 19.

[64Op. Cit., p. 18.

[65Second mémoire, op. Cit., p. 28.

[66Réponse de J.N. Billaud, représentant du peuple, à Laurent Lecointre, représentant du peuple, op. Cit., p. 27.

[67Michel Vovelle dans : Billaud-Varenne, Principes régénérateurs du système social, op. Cit., p. 5.

[68Réponse de J.N. Billaud, représentant du peuple, à Laurent Lecointre, représentant du peuple, op. Cit., p. 126.