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Le congrès des Associations Amies de la Révolution. Comme si vous y étiez ! Table ronde n° 3 : la parole aux associations

Enseigner la Révolution Française aujourd’hui. Table ronde n° 3 : figures révolutionnaires dans l’espace public et la mémoire collective : mémoire et amnésie

mercredi 24 août 2022

Animation : Hervé LEUWERS : Professeur des Universités, Lille III. Président de la Société des Études Robespierristes.

Intervenants :

Michel AURIGNY : Amis de Babeuf.
Alcide CARTON : Amis de Robespierre.
Philippe GALLET : Amis de Camille Desmoulins.
Florent HERICHER : Amis de Philippe Lebas.
Daniel JOUTEUX : Amis de la Révolution Française, Club René Levasseur.
Anne QUENNEDEY : Amis de Saint-Just.

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Hervé LEUWERS :
Cette table ronde est construite autour de la mémoire et fait écho aux autres tables rondes. On présentera le rôle des associations dans la transmission de l’histoire dans l’espace provincial et/ou l’espace national. On sélectionnera certaines des actions de ces associations construites autour des mémoires des grands personnages. Comment les unes et les autres envisagent leurs responsabilités civiques et associatives ?
Comment elles contribuent, les unes et les autres, à faire connaître les personnages qui sont à l’origine de leurs associations ?
Nous donnerons la parole aux uns et aux autres pour mettre l’accent sur des actions particulièrement intéressantes, très originales, une sorte de faisceau d’actions qui montre le dynamisme de ces associations et le rôle qu’elles peuvent avoir dans l’espace public pour faire connaître ces personnages de l’histoire et faire connaître la Révolution française.

Hervé LEUWERS :
Beaucoup d’associations sont nées au moment du Bicentenaire et l’association Babeuf, la naissance en 1993.

Michel AURIGNY : ( Babeuf)
Exactement, en octobre 1993 à Saint-Quentin lieu de naissance de Gracchus Babeuf. Ses origines remontent en 1989 avec le colloque international d’Amiens, en décembre 1989, « Présence de Babeuf, Lumières, Révolution et Communisme » sous la direction de Claude Mazauric. Dans les actes du colloque publiés en 1994, Michel Vovelle insistait sur le refus d’une commémoration consensuelle, sorte de provocation innocente mais délibérée. Il ne fallait pas attendre 1996 et le bicentenaire de la conspiration et conjuration des Égaux. Ce colloque était le premier après celui de Stockholm de 1960.
Un renouveau des études babouvistes se manifestait réunissant des spécialistes, des syndicalistes, des politiques. La thèse de Jean-Marc Schiappa sous la direction de Michel Vovelle était un travail poussé sur l’étude des cercles babouvistes. La question se posait : Comment préparer le Bicentenaire de la Conjuration des égaux et quand, 1996 ? 1997 ? ( Bicentenaire du procès de Vendôme et de la mort de Babeuf.) Lors du Bicentenaire, le 14 juillet 1989, initiative intéressante, la municipalité communiste de Saint-Quentin donnait le nom de Babeuf à une place centrale derrière l’Hôtel de ville.
Pour préparer le bicentenaire de Gracchus Babeuf à Saint-Quentin en 1997, il a fallu fonder une association en octobre 1996. Son objectif est de faire connaître la mémoire de Babeuf et de préparer un colloque. Ce colloque international s’est tenu à Saint-Quentin sous la direction de Claude Mazauric les 16 et 17 octobre 1997. Voilà le début de l’association.

Hervé LEUWERS :
Effectivement la plupart de ces associations sont nées durant les années 1980, ou juste avant ou juste après le Bicentenaire. Certaines sont plus récentes et la dernière née c’est l’association Philippe Lebas. On peut présenter en quelques mots la naissance de cette association et ses objectifs.

Florent HERICHER : (Lebas)

L’association des Amis de Philippe Lebas et la famille Duplay a été créée le 21 janvier 2021 en hommage au conventionnel natif de Frévent qui manifesta un courage exceptionnel le 9 thermidor en demandant sa propre arrestation et se suicida le lendemain pour éviter la guillotine.
Il laissait un jeune enfant de 6 semaines, devenu orphelin de père, et une épouse dont il était éperdument amoureux. Sa famille maternelle était celle des Duplay. Robespierre vécut dans l’intimité durant 3 ans chez les Duplay, ( Maurice le père et ses filles).
Notre association a pour objectif la défense de la mémoire de Philippe Lebas père et fils, le Conventionnel et l’épigraphiste. En effet le fils est devenu un grand savant resté fidèle durant sa vie aux idées de son père et aux idées de Robespierre, comme on peut le lire dans ses ouvrages.
Il s’agit donc de faire connaître cette famille Lebas-Duplay, son rôle pendant la Révolution à Paris et à Frévent. L’objectif est aussi d’entretenir sa mémoire et protéger les lieux mémoriels, à savoir les deux sépultures du Père Lachaise, division 34, les tombes Duplay et Lebas-Duplay. Notre projet est aussi de créer un petit mémorial en la ville natale du conventionnel à Frévent en lien avec la municipalité. Ce projet avait été initié en 1912 par Paul Coutant et Émile Lesueur . Il avait été abandonné en 1913. Un autre objectif de l’association est de rechercher et de sauvegarder tous les documents historiques non versés aux archives ayant appartenu à cette famille puis à ses descendants. Ce sont des documents précieux pour l’histoire mais dispersés chez divers collectionneurs. Philippe Lebas fils était très attaché à l’enseignement de l’histoire. Au moment de la Révolution de 1848, il avait fait un don de 240 volumes à la Bibliothèque de la Sorbonne sur le thème de la Révolution, bibliothèque dont il était administrateur et conservateur. Dans l’ouvrage de Stéphane Pol on trouve une lettre écrite par ses soins en faveur de l’étude de la Révolution française.

Hervé LEUWERS :
Présenter les activités des associations ramène à des temps d’action qui les rendent visibles dans l’espace public. Ainsi la SARF ( Société des Amis de la Révolution Française René Levasseur de la Sarthe) est intervenue sur un combat mémoriel autour de la bataille du Mans, une étape de la guerre de Vendée. Comment une association peut contribuer à l’écriture de l’histoire, à l’écriture de la mémoire qu’on peut en avoir.

Daniel JOUTEUX ( Levasseur) :

La bataille du Mans est une affaire nationale. Ce fut une bataille très dure où l’armée républicaine réussit à vaincre l’armée catholique et royale les 12 et 13 décembre 1793, laissant en plein cœur de la ville entre 2500 et 3000 morts. Comment les enterrer rapidement ? Des fosses furent creusées dès le 14 décembre 1793 avec des corps enterrés pêle-mêle.
En 2009, pour des travaux municipaux sur la place des Jacobins, on a trouvé 9 fosses avec 154 corps. Les fouilles archéologiques dureront 5 ans clôturées par une enquête . L’association qui s’est intéressée à cette enquête a organisé en 2013 une conférence sur la bataille du Mans et inviter l’anthropologue chargé des fouilles. La synthèse anthropologique des ossements des Jacobins évoque 109 personnes.
Les fouilles se terminent en 2016 avec la publication de rapports. De nombreux articles de Ouest-France paraissent alors. Le 18 janvier 2016, Philippe de Villiers et le Conseil Général de Vendée réclament les ossements pour l’historial de la Vendée aux Lucs-sur-Boulogne au nom d’un devoir de mémoire. Le 23 janvier 2016, l’association Vendée militaire demande que les ossements soient transférés au Mont des Alouettes aux Herbiers, lieu religieux et commémoratif disent-ils. La fédération des fils et filles des victimes du génocide vendéen préconise l’identification des victimes par prélèvement ADN financé par un fonds public d’indemnisation. Une autre proposition est faite, avec un ossuaire dans une église dédiée aux martyrs du débarquement de Quiberon où se déroule un office religieux catholique annuel. Le 8 mars 2016 dans un autre article l’ancien ministre Hervé de Charette suggérait que les restes soient rapatriés à Saint-Florent-le-Vieil dans la crypte de l’église abbatiale, la plupart des morts étant des Mauges.
Chacun s’arrachait les ossements ; chacun les voulait à soi, pour des raisons que vous avez bien comprises.
En fait, dès le début, le maire du Mans, monsieur Jean-Claude Boulard, avait donné son accord en sous-main à Philippe de Villiers pour le transfert des restes en Vendée.
Notre société constituée en février 2009 à l’issue d’une conférence donnée au Mans par Reynald Sécher, inventeur du « génocide vendéen », décida de répondre à ces nostalgiques de l’armée catholique et royale. Un dossier fut monté le 26 mars 2016 sur des positions arrêtés dans le respect de la loi de 1920 interdisant le transfert des corps, sur le transfert du mobilier trouvé dans les fosses à l’autre musée d’archéologie du Mans et la conservation des ossements dans la réserve de la direction régionale ou municipale.
Notre engagement se situe contre cette offensive politique récupératrice d’une mémoire partisane et interprétative de l’histoire visant à prolonger plus de deux siècles après les événements d’une guerre civile dont ils entendent rendre responsables la République afin de l’amener à la repentance et lui faire reconnaître le soi-disant génocide vendéen.
La société a entrepris plusieurs démarches :
Une audience auprès du maire, de la DRAC de Nantes qui était assaillie de demandes des associations nommées précédemment et qui nous accueillit ainsi : « Nous sommes contents que vous soyez enfin arrivés. »
Le 12 mai 2016, l’association transmet le dossier à la SER ( Société des Études Robespierristes). Elle écrit à la DRAC et à 30 professeurs, docteurs et maîtres de conférences qui dénonçaient l’œuvre de réinterprétation de l’histoire.
Elle communique à Jean-Clément Martin, historien aux positions bien connues dans l’Ouest, qui écrivit ensuite à la DRAC pour dénoncer cette tentative de récupération des restes et qui souhaitait un ossuaire dans la ville du Mans pour apaiser les mémoires douloureuses.
L’association écrivit le 7 mars 2016 à Bruno Retailleau président du Conseil général de Vendée qui répondit de manière modérée. Les charniers contenaient probablement des soldats blancs mais aussi des soldats bleus ayant participé à la bataille du Mans. Il est vrai qu’à cette époque, les morts étaient dépouillés et les corps étaient nus dans les fosses.
Nous avons contacté le ministère de la culture et de la communication le 11 mai 2016. Nous avons écrit à tous les conseillers municipaux de la ville du Mans, contre le maire, pour dénoncer son attitude non conforme à la tradition républicaine de réputation de la ville, attitude qui était en secret de se débarrasser de ces ossements.
Finalement le maire a écrit à l’association le 8 juin 2016 que la décision finale de la destination des ossements relève de la compétence de l’État abandonnant donc ses tractations entre les présidents des collectivités locales et indiqua qu’en cas où l’État décidait leur retour au Mans, ils seraient accueillis dans un ossuaire, alors qu’il n’en voulait absolument pas au départ.
Le 25 août 2016, après un long entretien très positif avec le cabinet du ministère de la culture, le directeur général des patrimoines nous répondait par écrit que « c’est l’État qui détient les vestiges anthropologiques sous son contrôle scientifique et technique et peut les conserver autant que de besoin ou faire procéder à leur éventuelle ré-inhumation selon opportunité nous indiquant qu’aucune décision concernant la destination des restes humains ne sera prise avant le terme d’une future campagne de recherche ». Ce dialogue s’est donc prolongé 5 ans devant donner lieu à une publication nationale. Dès lors l’odieuse campagne des nostalgiques de l’armée catholique et royale s’éteignit. Nous avions certes remporté, nous l’estimons, une première bataille mais nous restons vigilants car les 5 ans arrivent maintenant à échéance. Il faudra peut-être continuer la bataille.
Notre société, dans cette affaire, qui se voulait une association de popularisation de la Révolution française est aussi devenue une association militante pour défendre cette période historique de la République, cette période historique de la Révolution française, de la République et de ses valeurs.

Hervé LEUWERS :
L’action des associations, c’est parfois aussi une action patrimoniale et historique, je pense à la maison de Saint-Just qui, récemment, a été reconnue comme maison des illustres, essentiellement grâce à l’association Saint-Just. Je donne la parole à sa présidente.

Anne QUENNEDEY : ( Saint-Just)

La maison de Saint-Just n’est pas la maison où il est né, car il est né dans la Nièvre, mais la maison où il a vécu de ses 7 ans à ses 25 ans. C’est une maison dans un village, un bourg de 1200 habitants, et cette maison est tombée progressivement en ruine au XIXe siècle au XXe siècle jusqu’à ce que Bernard Vinot, le président de notre association jusqu’en 2010, arrive à faire racheter cette maison. Il y avait eu des tentatives qui avaient échouées, en 1989. En 1996 elle est ouverte au public avec une destination touristique et en 2012, malheureusement, elle a une histoire mouvementée. Elle est victime d’un incendie, mais elle est de nouveau ouverte depuis 2017. Vous pouvez la visiter en téléphonant à l’office du tourisme, sans soucis.
La maison était vide quand elle a été rachetée par la municipalité et nous, nous avons une politique d’achat pour avoir à présenter une collection à l’intérieur.
J’en arrive au label. Le label Maison des illustres est un label qui a été créé en 2011 par le ministère de la culture pour perpétuer « la mémoire des personnes qui se sont illustrées dans l’histoire politique, scientifique, sociale et culturelle de la France. » Il y a environ 245 maisons qui sont concernées, ce chiffre augmente continuellement. On trouve Flaubert, Rimbaud, Marie Curie, Pasteur, Champollion, Clemenceau, énormément de figures. Parmi les révolutionnaires, il n’y a que Condorcet qui soit concerné, à part Saint-Just. J’espère qu’il y aura bientôt Robespierre, ce serait bien.
Le mode d’attribution, il y a un dossier. Il faut faire un dossier qui remonte à la DRAC de chacune des régions ( La direction régionale des affaires culturelles), qui émet une proposition qui est transmise à une commission nationale qui établit une liste qui ensuite doit être validée par le ministre. C’est relativement fastidieux, mais en fait, c’est rapide. On a du le demander début 2017 pour l’obtenir fin 2017.
Pour notre association, c’était une opportunité pour faire connaître et reconnaître Saint-Just et sa maison, et on n’était pas très inquiet que ça nous soit refusé pour la raison que c’était la DRAC elle-même, de Picardie à l’époque, qui nous avait demandé de vouloir candidater, car elle cherchait des maisons, et en Île-de-France beaucoup de maisons sont labellisées, peu dans les Hauts-de-France ; Donc ils pensaient qu’on avait une forte chance, c’est pour ça qu’on a fait le dossier.
Donc on a obtenu ce label en 2017. C’était facilité par le fait que la maison est ouverte toute l’année au public. Ça c’est une condition qui est exigée. L’aura du personnage n’a pas posé de soucis. Le classement de la maison, la maison avait été classée sur la liste supplémentaire des monuments historiques, parce qu’ils veulent des bâtiments qui soient authentiques. On avait aussi une collection à l’intérieur de la maison. Enfin on était beaucoup appuyé par la fédération des maisons d’écrivains qui nous connaissait, on était déjà dans ce réseau, et ils ont appuyé notre candidature.
Le but c’est de faire connaître et reconnaître Saint-Just, une reconnaissance officielle, ça nous paraissait important, une reconnaissance étatique pour son rôle législatif et militaire dans la Révolution. Et puis faire connaître un peu plus la maison pour qu’elle soit davantage visitée car l’intérêt du label ça permet d’apparaître sur tous les supports de communication du ministère de la culture et de la DRAC.
Concrètement on a une plaque rouge, une jolie plaque rouge avec marqué : Maison des illustres, Ministère de la culture, le nom de Saint-Just, date de naissance, date de mort. C’est nous qui avons proposé le texte, on était très content, ça rend très bien, ça se voit très bien. Souvent, quand je me promène dans les villes, je vois des plaques identiques, elles sont immédiatement reconnaissables. Ça s’adresse à qui, finalement ? Ça s’adresse aux gens qui passeraient à Blérancourt, mais Blérancourt, c’est tellement petit, ça n’a pas beaucoup d’effet. Ça s’adresse au grand public cultivé, grâce aux catalogues qui sont mis en ligne, vendus et qui sont très bien faits. Ça permet de nous faire connaître auprès des élus, c’est très utile parce que, finalement, ce label national est rassurant pour les élus, ils savent qui on est, et quel discours on tient sur Saint-Just. En fait pour les médias les maisons d’écrivains sont très à la mode, donc un lieu pour nos auteurs, c’est bien. Ça sera bien aussi pour Robespierre et c’est bien qu’ils puissent nous associer. Je termine juste en deux mots pour vous dire que notre but était aussi de protéger cette maison. L’association a pour but la sauvegarde de la maison, les murs sont protégés sauf nouvel incendie, normalement on est bon, on est tranquille. Mais il y a toujours le risque que cette maison qui appartient à la municipalité soit vendue ou utilisée autrement. Je me dis avec cette plaque, avec la Fédération des maisons d’écrivains, quand même, ils vont pas oser en faire une pizzeria, quelque chose comme ça, voilà c’est un peu notre but. Voilà, j’ai fini.

Hervé LEUWERS :
D’autres associations agissent pour les maisons. Alcide carton en a parlé ce matin, et la maison de Robespierre est l’un des chevaux de bataille de l’ARBR. D’autres associations ont parfois la charge d’un musée. C’est le cas de l’association Camille Desmoulins. Alors, la maison de Camille Desmoulins n’existe plus, mais à proximité, il y a un tout petit musée dont Philippe Gallet va nous parler.

Philippe GALLET : (Camille Desmoulins)
Deux mots d’introduction pour resituer l’association Camille Desmoulins qui est aussi une association locale à Guise ville natale du révolutionnaire. Elle a été créée en 2001. Son objet c’est à la fois d’étudier l’histoire de Camille Desmoulins, de la Révolution française et des révolutions en général, et pour susciter des événements culturels comme des rencontres-débats ouvertes au public, au moins une fois par an, sur des thèmes à la fois révolutionnaires et d’application contemporaine, et maintenir la mémoire de Camille Desmoulins via ce petit musée, et la restauration de monuments.
Nous avons pu disposer, depuis une dizaine d’années, d’un local prêté par la municipalité où nous avons rassemblé un certain nombre de pièces existantes auparavant ainsi qu’une collection provenant de la famille Matton. Matton était un cousin de Camille Desmoulins qui a recueilli la mère et la sœur de Lucile Desmoulins après l’exécution de Camille et Lucile, et conserver les effets personnels et les correspondances de la famille.
Nous nous sommes efforcés d’approvisionner le musée grâce aux collectionneurs qui ont eu connaissance via les médias et la ville de notre musée, via des bouquinistes, des reproductions locales et de la participation à des ventes aux enchères en ligne.
L’œuvre principale est le gilet de mariage de Camille qui figure en illustration du très beau livre d’Hervé Camille et Lucile Desmoulins, une lettre manuscrite de Camille à madame Duplessis sa future belle-mère, des œuvres originales dont Le Vieux Cordelier, La Tribune des Patriotes, et quelques tableaux que vous pouvez voir exposé derrière notre stand.
Pour moi, la valeur ajoutée d’un petit musée comme celui-ci, c’est avant tout de présenter les œuvres et notamment les écrits de Camille Desmoulins, et de montrer, faire vivre la mémoire de Camille Desmoulins pour contourner un angle mort de la manière dont son histoire est rapportée dans l’imaginaire collectif, et notamment par certains historiens.
Moi-même, je ne suis pas historien, mais parmi ceux qui connaissent Desmoulins, les trois points qui viennent à leur esprit de manière spontanée, c’est d’abord le climat du Palais-Royal qui a déclenché l’insurrection du 12 juillet 1789, ensuite son aspect assez romantique lié à son idylle avec Lucile, et enfin l’ami, ou plutôt il est présenté comme ça dans les films, le second, le numéro 2, de Danton, avec qui il est monté à l’échafaud quand les indulgents ont été condamnés.
Or, c’est faire peu de cas de l’immense travail de journaliste, de polémiste, et également de Conventionnel de Camille. C’est ce point là qu’on a voulu mettre en exergue dans ce musée.
Pour une petite association comme la notre, gérer un musée n’est pas toujours facile, ce n’est pas notre métier, et on est confronté à un certain nombre de problèmes :
D’abord le manque de moyens humains pour organiser les visites, voire pour mettre en valeur le musée grâce à des acquisitions ou par une présentation adéquate des pièces. Ensuite le manque de moyens financiers, bien sûr, pour acquérir de nouveaux objets ou de pièces de valeur. On peut recourir à des financements externes.
A titre d’exemple, l’édition originale reliée des 7 numéros du Vieux Cordelier qui ont coûté 3200 euros ont été financés à 50% par la mairie. Nous avons également reçu des dons de particuliers. Nous avons également un autre problème que nous partageons avec nos amis de Saint-Just, c’est le manque d’accessibilité de l’endroit où se situe le musée. Il se situe au fond d’une salle dont on ne détient pas la clef, d’où la nécessité de planifier toutes les visites et l’impossibilité de faire trop de publicité pour le musée. Et dernier point, la difficulté aussi d’attirer le grand public, et même les Guisards qui connaissent peu leur héros local, même au niveau des journées du patrimoine ou d’autres, type journées portes ouvertes. On sent une réticence du grand public à venir, et le mot musée est parfois un peu rédhibitoire pour ces gens-là.
En conclusion, quand même, je voudrais citer quelques retombées positives indirectes de la création de ce musée par notre association.
Premier point, il y a un lieu de mémoire maintenant de Camille Desmoulins qui ne pouvait pas être sa maison qui a été détruite au XIXe siècle. On a pu poser grâce au concours du Conseil Départemental de l’Aisne des grands panneaux routiers à l’entrée de la ville où c’est écrit : « Guise patrie de Camille Desmoulins ».
Deuxième point, ça nous a permis d’adhérer à la Fédération nationale des maisons d’écrivains et des patrimoines littéraires, qui donnent une visibilité beaucoup plus importante à notre association.
Et enfin, nous allons inaugurer une exposition temporaire. Nous avons été invité par les Amis de Saint-Just à la fin du mois d’octobre pour transférer nos objets et avoir une visibilité un peu plus grande dans une maison qui honore également un grand révolutionnaire.

Hervé LEUWERS :
L’action de ces associations, c’est aussi de maintenir la présence de certains personnages dans l’espace public à l’occasion d’anniversaire et là, je pense bien sûr à l’ARBR d’Arras, au 6 mai, au 9 thermidor, autant de dates qui représentent des événement importants, Alcide.

Alcide CARTON : (Robespierre)
C’est une tradition pour l’ARBR d’être présente le 9 thermidor à la Convention au Panthéon, sauf l’année dernière à cause de la Covid, et à nouveau cette année à cause de la Covid, et puis des mesures d’ouverture et de fermeture du Panthéon.
Ça c’est pour commémorer l’assassinat de Robespierre le 9 thermidor, et revenir la plupart du temps sur la manière dont les choses se sont déroulées et nous permettre aussi, en changeant les thèmes de nos propos des discours d’aborder des thématiques qui sont celles qui nous sont chères pour défendre la mémoire de Robespierre. Nous le faisons bien sûr avec les Amis de Saint-Just, et puis les associations qui se mobilisent autour de nous pour nous rejoindre. Ça aura lieu en 2022. Voilà, ça on fait ça le 9 thermidor.
Et puis une tradition s’était un peu perdue, c’était fêter l’anniversaire de Robespierre le 6 mai 1758. Le 230e anniversaire de sa naissance nous en a donné l’occasion de faire se rencontrer les arrageois autour de cette question. C’est important ici à Arras, ça n’en a pas l’air, vous venez de vivre une journée. C’est important de remettre Robespierre sur le tapis. On n’oublie pas qu’en 1934 au moment de l’inauguration du buste qui est aujourd’hui à l’Hôtel de ville, mais qui n’a jamais été inauguré, nos adversaires, on peut le dire comme ça la droite réactionnaire et l’extrême droite, sont allés à l’abattoir chercher des dizaines de litres de sang de bœuf pour les verser dans les caniveaux autour de la place du théâtre où était la guillotine sous Lebon, et mettre du minium dans les autres rues ; ça tient plus longtemps dans les caniveaux que le sang.
Voilà, Arras, c’est important pour nous que régulièrement et tous les ans nous soyons capables d’abord à la maison de Robespierre de revenir sur la question du musée, et ensuite évoquer la naissance de l’Incorruptible, et de parler aussi de son passé arrageois, de sa famille, parce que ça, ça va être un nouveau challenge. On parle ici beaucoup de Maximilien Robespierre, très peu d’Augustin, et encore moins bien sûr de Charlotte. Or, c’est la famille Robespierre qui a vécu à arras. Voilà, ça ce sont les deux actions forts de la commémoration. Le 6 mai l’année dernière on n’était pas en mesure, toujours pareil, donc on a fait ça en visioconférence. On a mobilisé les membres de l’ARBR, Bruno, Hervé, puis Suzanne, et puis on a fait la fête autour de la naissance de Robespierre, mais par visioconférence. C’était tout à fait sympathique. On va même recommencer car ça permet de toucher nos amis qui sont très loin et d’évoquer la mémoire et sur cette thématique. Voilà ce que je voulais vous dire, de ce que l’on travaille à l’ARBR, en dehors de l’organisation de ce congrès.

Hervé LEUWERS :

Il y a beaucoup d’autres thèmes que l’on souhaite aborder assez longuement mais le temps nous est compté et l’idée c’est plutôt de vous faire participer et de vous permettre d’interroger ces associations et leurs actions. Je vous liste tout de même la liste des thèmes que j’avais abordé avec eux :
Pour les amis de Philippe Lebas, la restauration de la tombe Lebas-duplay, l’une de leurs premières actions au père Lachaise.
Pour l’association Camille Desmoulins c’est de rappeler la présence de Camille Desmoulins au Palais-Royal le 12 juillet 1789. Il y avait autrefois avant la seconde guerre mondiale une statue qui a été fondue, comme a été fondue la statue de Guise. Celle de Guise a été refondue mais celle du Palais-Royal a totalement disparu et aucune plaque ne l’a remplacée. Il y a là un travail de fond qui est mené.
De même à Saint-Quentin, il y a une place mais il n’y a pas de statue de Babeuf, et dans les statuts de l’association, la statue de Babeuf est l’un des objectifs de cette association.
Il y a un effort de transmission de la mémoire qui est particulièrement fort chez ces différentes associations, vous l’avez vu sur leur table, et avec la SARF, il y a une dynamique très forte qui est celle de la transmission de la mémoire de la Révolution et de l’histoire de la Révolution par des conférences mais qui sont publiées, il y a toute une collection là-bas et vous l’avez vu sur les tables. Il y a là quelque chose d’assez exceptionnel que je voulais également souligner.
Les bulletins de l’ARBR, un exemple car il en existe d’autres, à la SARF qui ont été très actifs notamment au moment du Covid avec les Procès-Verbaux de la société du lieu qui ont été diffusé page après page et on voyait toute la résonance entre l’histoire et l’actualité semaine après semaine.
Les bulletins de l’ARBR sont, pour les membres, un lien précieux. Vous en avez tous dans votre petite pochette du jour, et c’est aussi une manière de transmettre l’histoire.
Et puis, pour Anne, on voulait aborder aussi le colloque Saint-Just, qui s’est tenu récemment, et qui montre que les associations ont aussi des liens avec les réseaux universitaires, le colloque d’Arras « La République avant la République » sous sa forme, qui vient d’être édité, en est aussi un exemple.
Voilà rapidement présentés les différents thèmes qu’on voulait aborder, mais on voulait aussi et d’abord laisser la parole à la salle, ce qui nous permet d’avoir 20-25 minutes de discussions, et ce qui permet d’avoir une relation plus directe entre vous et les membres des associations qui sont à côté de moi. La parole est à la salle pour aborder les thèmes que je viens de signaler ou d’autres thèmes.

Jean-Daniel PIQUET : ( Salle)
C’est à propos de Levasseur. Pouvez-vous me préciser. On a parfois mis en cause l’authenticité des mémoires de Levasseur. Pouvez-vous me donner des précisions là-dessus ?

Daniel JOUTEUX : (Levasseur)

C’est un petit peu hors sujet des associations, mais disons que nous sommes en train, en dehors de la publication de nos conférences, nous avons décidé aussi d’écrire des biographies de nos Conventionnels sarthois, dont la biographie de René Levasseur, dont est déjà paru le premier tome, et les tomes 2 et 3 vent bientôt paraître. Nous aborderons justement cette question de l’authenticité ou bien est-ce que ce sont des écrits apocryphes qui ont été rédigés par Achille Roche qui a été chargé de cette publication de rédiger les mémoires de Levasseur. Levasseur était alors très âgé, il avait plus de 80 ans, lorsqu’il a écrit ses mémoires et donc il n’avait pas non plus la force de mener ce travail jusqu’au bout. Il l’a confié à son fils qui, lui-même, l’a confié à Achille Roche pour les tomes 1 et 2. Et pour les tomes 3 et 4, c’est son fils qui s’en est occupé. Et il y a eu effectivement toute une tentative d’écrire que ce ne sont pas les mémoires de Levasseur mais des mémoires réécrits. Nous citons à travers ça à la fois ceux qui expliquent que ce sont des mémoires apocryphes et ceux qui défendent que ce sont des mémoires véridiques, simplement qu’elles ont été mises en forme par Achille Roche, qui était aussi le secrétaire de Benjamin Constant, qui lui-même avait écrit un bouquin sur la Révolution française, qui n’était pas du tout Montagnard, mais qui l’est devenu après la lecture de ces mémoires, et dont Louis Blanc a pris aussi la défense sur la qualité des mémoires de René Levasseur, qui n’ont jamais été contestés ensuite et qui sont cités par de nombreux historiens. Donc, ce sont des documents qui ont été entre les mains du fils qui discutait constamment avec le père et Achille Roche lui-même pour pouvoir construire le bouquin à partir de tous les éléments historiques et de tous les documents qu’il avait entre les mains.
Ceux qui connaissent Levasseur et qui l’ont étudié, qui connaissent cette histoire qu’il développe dans ses mémoires comprendront bien que c’est bien Levasseur qui a écrit l’essentiel, peut-être moins dans la forme de sa rédaction, mais l’ensemble des questions de fond vient des textes de Levasseur.

Suzanne LEVIN : (Salle)
Deux questions. D’abord pour l’association Camille Desmoulins. Tu as évoqué, et j’étais très intéressée par cela, la volonté de l’association de mettre en avant d’autres aspects de la carrière de Camille Desmoulins, sa carrière de Conventionnel et de journaliste. J’étais très intéressée pour ça, j’ai déjà travaillé sur les Révolutions de France et de Brabant, qui sont malheureusement bien moins connues du grand public que le Vieux Cordelier. Je voudrais savoir un peu plus comment tu peux développer cet aspect de la carrière de Camille Desmoulins. Et plus une question un peu générale pour tout le monde. On a un peu parlé des origines des associations à des projets passés, mais ce que j’aimerais entendre, et je suis sûr que je ne suis pas la seule, c’est : quels sont les projets prévus dans les mois à venir ?

Philippe GALLET : (Camille Desmoulins)
Merci pour la question des Révolutions de France et de Brabant parce que ça représente un peu un trou dans la raquette. Dans notre musée nous avons un certain nombre d’exemplaires mais qui sont des reproductions de la fin du XIXe siècle. On a eu l’occasion d’avoir 13 numéros originaux l’année dernière mais malheureusement comme je l’ai expliqué ces documents coûtent chers et nous n’avons pu avoir le soutien de la municipalité pour les acquérir. Cela étant dit, effectivement notre volonté c’est de déployer, alors que ce soit si possible sous la forme d’édition originale, c’est beaucoup plus parlant, mais sinon sous la forme de rééditions, il y en a eu beaucoup au XIXe siècle sur l’ensemble des œuvres de Camille Desmoulins. Nous avons même un petit livre sous forme de missel qui reprend de manière difficilement lisible, certes, l’ensemble de l’œuvre. Au niveau des sources d’approvisionnement, c’est un petit peu le hasard qui fait que nous tombons. Le Vieux Cordelier, c’est un ami membre de l’association qui est tombé sur cette œuvre par hasard sur les quais de la Seine. Il y a un collectionneur de Tarbes, donc ce n’est pas tout près, qui nous a proposé La Tribune des Patriotes dont on a fait l’acquisition. Il nous a proposé les Révolutions de France et de Brabant. Notre but c’est d’avoir une vision globale, également la France Libre, qui est la première publication de Camille, une vision globale des écrits de Camille, et ce que l’on a en projet maintenant c’est de mieux les mettre en valeur, de mieux les expliquer au grand public. Comment elle se situe chronologiquement, parce qu’il y a une évolution de la pensée de l’auteur qui se manifeste via ses écrits, et d’insister également sur la valeur patrimoniale de chacun de ses objets. Il y a également des correspondances que nous essayons de récupérer, que ce soit là des originaux ou des reproductions.

Anne QUENNEDEY : ( Saint-Just)
Pour les projets, alors notre premier projet ce sera d’accueillir Desmoulins dans la maison de Saint-Just. Ce sera aux vacances de la Toussaint. Vous êtes bien sûr tous conviés. On fera notre assemblée générale le 6 novembre. On aura le plaisir de t’entendre (Philippe Gallet). On m’entendra aussi, et puis on va inaugurer une plaque de l’arbre de la liberté qu’on a planté en 2017, c’était toujours à faire. Ensuite on a toujours comme projet de s’occuper de la maison. L’aménagement d’une maison, surtout quand on n’est pas sur place, c’est très long, mais on avance petits pas par petits pas, on avance bien. Et sinon la publication des actes du colloque de 2017, voilà. On n’a pas encore tous les textes, notamment je n’ai pas fini le mien, mais on espère que ce sera publié l’an prochain.

Florent HERICHER : (Lebas)
Pour notre association, le premier projet c’est la restauration de la tombe Duplay-Lebas qui se situe au Père Lachaise et dans laquelle on a identifié les 7 personnages qui y sont inhumés. Alors il y a deux personnages emblématiques, c’est Élisabeth Duplay, qui est bien connue des historiens de la Révolution, qui est un personnage mythique, qui a laissé des mémoires dont on ne retrouve pas l’original, et également Philippe Lebas le fils qui est un éminent helléniste et qui a tenu un rôle important au niveau de la bibliothèque de la Sorbonne notamment, et de l’École Normale Supérieure. Ces deux associations ont répondu présent pour nous aider dans notre projet. Et également je tenais à remercier les Amis de Robespierre et de Saint-Just qui nous aident également. En fait, ce qui est intéressant de cette tombe, si je puis dire, c’est qu’il y a deux personnages qui sont un petit peu différent, en quelque sorte, l’un qui intéresse des érudits, et l’autre des amis de la Révolution, et donc, c’est en cela que cette restauration est intéressante et voilà l’appui des grandes institutions, voilà ce que je peux dire sur cette tombe. Nous allons également aussi très vite faire un peu la même chose sur la tombe Duplay, l’autre tombe, pour laquelle on a pu également identifier les 11 personnes qui y sont inhumées. Mais cette tombe, elle est déjà soutenue en théorie par la municipalité de Paris et reconnue comme telle. L’idée, pour nous aider dans nos interventions, le mieux c’est de rejoindre notre association, pour nous aider individuellement. Mais ce que je voulais juste signaler sur cette tombe, c’est leur côté emblématique de la Révolution française. La famille Duplay a accueillie l’Incorruptible pendant près de 3 ans. La tombe Duplay, c’est en quelque sorte par procuration la tombe de Robespierre, et l’autre tombe celle du Conventionnel Lebas, toujours par procuration. C’est en cela que c’est intéressant.
La mairie de Paris, si elle n’a pas donné de nom à une rue Robespierre, lui a permis d’avoir entre guillemets une tombe. C’est au nom de la soi-disant relation qu’aurait eu, supposée d’un point de vue historique, entre Robespierre et Éléonore Duplay, que la tombe a été maintenue comme étant un personnage illustre, rôle conféré à Éléonore Duplay, le fait de sa proximité avec Robespierre. Sinon la tombe n’existerait plus. Il n’y a plus d’ayant-droit sur cette tombe.

Michel AURIGNY : ( Babeuf)
Pour l’association des Amis de Gracchus Babeuf, c’est clair que nous allons reprendre nos activités qui étaient à l’arrêt depuis un an, un an et demi, ça c’est sûr. Là nous allons reprendre. Tout d’abord l’exposition de 13 panneaux Babeuf qui a beaucoup circulé à Saint-Quentin dans les lycées, les collèges, dans les bourses du travail, et qui a circulé également en Seine-Saint-Denis, à la fête de l’Humanité. Nous allons reprendre la circulation de cette exposition. D’ailleurs vous pouvez prendre le dépliant qui est sur la table là-bas sur le stand, et on peut envoyer cette exposition ici ou là. On avait une proposition en Bretagne et ça s’est interrompue, mais ça va se refaire. Je remercie Anne Quennedey qui nous dit qu’on peut présenter de nouveau l’exposition dans la maison Saint-Just.
Deuxièmement on va reprendre des publications, là aussi on est un petit peu à l’arrêt, on est un petit peu à sec sur les publications. Et enfin, comme on l’a dit tout à l’heure, il faut maintenant qu’on s’attelle de nouveau à l’article 3 des statuts qui est le projet de mettre en place, d’ériger un monument en hommage à Gracchus Babeuf à Saint-Quentin.
Bon, et ça ce n’est pas facile, on a déjà fait des projets, on a déjà pris des contacts avec la municipalité, mais on a eu plutôt une réponse négative, du genre « On ne met des monuments qu’à des gens qui ont vraiment servi la cause de Saint-Quentin ». On ne peut pas dire que Gracchus Babeuf qui est parti à 10-12 ans de Saint-Quentin a servi la cause directement de la ville. Il faut trouver les moyens d’y parvenir.

Daniel JOUTEUX : (Levasseur)
Pour l’association de la Révolution française de René Levasseur de la Sarthe nous avons des projets de conférences puisque notre façon de populariser la Révolution française c’est de tenir deux conférences annuelles. Chaque conférence ayant un caractère national et local. C’est pourquoi nous invitons souvent des historiens de la SER, qui est un trésor inépuisable de ce point de vue. Et donc, nous allons avoir deux prochaines conférences, l’une probablement sur Peuple en armes et gardes nationales bourgeoises, histoires croisées, et une autre conférence sur Danton avec la sortie du livre de Serge Bianchi. Nous avons discuté grâce à cette réunion et qui pourrait peut-être se tenir sur Danton et Philippeaux,si tu en es d’accord. Et deuxième travail, et bien, ce sera un travail éditorial puisque nous avons publié la biographie de René Levasseur en 3 volumes, soit à peu près 200 pages, et que nous allons republier les mémoires de René Levasseur d’après d’après les originaux dans leur intégralité puisque dans les mémoires publiés en 1989 il manque un certain nombre de textes, notamment de citations, une centaine de pages qui ont été enlevées pour faire ce bouquin, ce bouquin rouge comme on l’appelle, et donc nous allons réintégrer l’ensemble de ces textes à partir des originaux, et nous le ferons, comme ils sont parus à l’époque, en 4 volumes. Et nous avons aussi à publier le registre des délibérations de la Société des amis de la Constitution du Mans, nos amis Jacobins, dont Levasseur a été le premier président et qui a été nommé d’ailleurs plusieurs fois président de cette association avant d’être élu à la Convention.

Philippe GALLET : (Camille Desmoulins)

Pour compléter au niveau des projets de l’association Camille Desmoulins, outre le fait d’organiser une exposition temporaire chez Saint-Just à Blérancourt, notre projet immédiat est d’organiser une conférence à la fin de l’automne, peut-être au début de l’hiver, dont le thème choisi était « Femmes et Révolution ». Nous avons évoqué dans le passé la laïcité, les valeurs de la république, l’économie et la Révolution, l’enseignement. Là, il nous a semblé important de rappeler le rôle des femmes dans les révolutions, à la fois la Révolution de 89 et peut-être également des femmes remarquables qui ont œuvré dans la période moderne. Ensuite, plutôt que d’enrichir le musée, d’améliorer l’accessibilité, la visibilité et de l’insérer dans la visite de la ville de Guise qui est déjà très riche en monuments, le château fort, le Familistère. Enfin la restauration de la statue dont parlait Hervé à Paris. Un point positif après des années à être trimbalé entre mairie de Paris et ministère de la culture, c’est que la mairie de Paris a mis en place un parcours de la Révolution qui a été inauguré le 15 juillet 2021 avec plusieurs sites qui sont commentés via une application et donc de relancer ce projet par là. Et donc dernier point bien sûr, vous êtes tous invités à adhérer à l’association. C’est une association patrimoniale et j’ai eu le plaisir d’avoir un premier adhérent étranger, qui est un brésilien, qui parle difficilement français, mais qui est un passionné de Camille Desmoulins. Nous ne sommes pas une association purement guisarde. Nous sommes ouverts à tout le monde.

Alcide CARTON : (Robespierre)
On va faire un scoop. Le prochain congrès c’est la semaine prochaine dans les mêmes lieux ! Non. Il faut qu’on exploite toute la richesse de celui-ci. Donc, le premier projet ce sera la composition du numéro 117 de l’Incorruptible, car ce matin vous eu tout chaud, avant même nos adhérents, le 116. donc voilà, ça c’est le premier projet. Ça va donner du travail pour un moment, c’est clair !
Le deuxième projet qu’on a, il est en construction, c’est d’organiser ce qu’on va appeler les jeudis ou les vendredis de l’ARBR, plutôt les jeudis. Ce qui veut dire que chaque jeudi nous aurons une conférence parce qu’au moins le Covid nous aura appris ça. Nous aurons des conférences transmises sur Youtube et par Zoom, permettant à nos adhérents qui sont loin et puis à tout public de pouvoir les suivre de chez eux, tranquilles, et puis dans les conditions qui sont les nôtres, alors évidemment ça, associé aux possibilités qu’on aura de pouvoir organiser ces conférences sur l’arrageois, mais nous sommes prudents, très prudents. Voilà, ça ce sont les deux projets à venir et puis le dernier, c’est que nous venons juste de publier les actes du colloque « 1788-1792 La République avant la République ». Je ne saurais trop vous en recommander la lecture d’abord parce qu’il y a des gens célèbres qui y ont écrit, qui sont intervenus et sont, pour la plupart, dans la salle, n’est-ce pas, et je les en remercie et ça c’est pas un mince travail. On a fait beaucoup d’efforts pour leur publication. Nos auteurs ont fait aussi beaucoup d’efforts pour relire, revoir leur texte et on les en remercie, et donc il faut qu’on aille jusqu’au bout du projet et c’est pour nous très important.

Hervé LEUWERS :

Je crois qu’on va en rester là pour cette table ronde. Merci aux présidents qui ont accepté d’y participer. C’est toujours un peu frustrant de présenter les activités des sociétés parce qu’elles sont toujours très nombreuses, le temps est compté mais je pense qu’à partir des quelques éclairages qu’on vous a donné, vous avez vu tout le dynamisme de cette vie associative. Voilà, merci à eux.

Bruno DECRIEM, vice-président de l’A.R.B.R. (février 2022)
Congrès des associations révolutionnaires, 25 septembre 2021.