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Yannick Bosc :Quelle république aujourd’hui ?Une conférence réussie !

Yannick Bosc était en conférence le 21 janvier à Arras et en visio-conférence

vendredi 31 décembre 2021

Merci à Yannick Bosc pour la qualité de sa conférence donnée vendredi soir à Arras en « live » et en visio conférence pour les non arrageois.
Malgré la complexité de la situation en ce mois de janvier une quarantaine de « happy few » écouté sans en perdre une goutte la conférence de notre invité et discuté jusqu’à tard dans la soirée.
La république de Robespierre : solidement argumentés notre conférencier a traité de la souveraineté populaire, du pouvoir législatif au niveau du pays, du pouvoir exécutif exercé par le peuple. Il s’est longuement arrêté sur le droit à l’existence sans lequel il n’y a point de liberté, et sur le droit de propriété.
Une conférence riche et passionnante qui a battu en brèche quelques préjugés, aidé à mieux comprendre la pensée politique de Robespierre et le contexte de l’émergence de République et de sa proclamation un certain 22 septembre.

Le compte-rendu détaillé très bientôt
En attendant l’achat et la lecture des Actes de l’ARBR « 1788-92 La République avant la République » est plus que nécessaire , il contient un important article de notre conférencier :
« Robespierre, le roi, les mandataires du peuple et la république »

Quelle république aujourd’hui ? L’actualité de Robespierre et de la Révolution française.
Une conférence de Yannick Bosc, historien,
Yannick Bosc

Pendant la Révolution française, la République n’est pas d’abord conçue contre la royauté mais comme une société d’êtres humains libres et égaux en droits, chacun d’entre eux devant disposer d’un droit égal à la liberté. Le modèle républicain que met en avant Robespierre repose sur l’idée selon laquelle on ne forme une république que si l’existence matérielle et politique de ceux qui la composent est garantie et que s’ils en contrôlent l’effectivité. Cette effectivité du droit à l’existence, tant sur le plan matériel que politique, constitue la principale condition de la liberté. Les biens qui sont indispensables pour conserver la vie sont « une propriété commune à la société entière » dit Robespierre. Ils ne peuvent pas être abandonnés au marché mais sont une affaire politique aux mains du peuple souverain. Le gouvernement est sa propriété et les fonctionnaires ses commis. L’ensemble définit la république comme un bien commun (res publica) ou suivant l’expression de Robespierre comme une « économie politique populaire ».
Alors que les deux grands modèles, libéral et socialiste, qui ont organisé nos représentations du politique depuis deux siècles sont en crise, l’expérience républicaine de la Révolution française permet d’ouvrir de nouvelles perspectives pour notre présent.

Une remarque de notre fidèle ami J. D. Piquet, docteur en histoire :

« François Robert, député montagnard de Paris et mari de Louise Kerallio collaborateur aux révolutions de Paris, journal opposant à la guerre à l’hiver 1791-1792 au côté de Robespierre ,était républicain avant Varennes : il écrivit en ce sens une brochure en novembre 1790 »

Et une question de Bruno Decriem, notre vice-président :
"Tout d’abord je tiens à remercier Yannick Bosc pour la présentation de sa conférence pour notre association de l’ARBR. Je désire aussi lui dire combien ses travaux sur la Révolution sont intéressants et porteurs de réflexions ! Son ouvrage ( en collaboration avec Marc Belissa) sur « Robespierre La fabrication d’un mythe » est une référence majeure sur la légende noire thermidorienne. En 2019, il publie également un ouvrage sur le sens de la politique de Robespierre « Le peuple souverain et la démocratie ».
Parmi ses ouvrages récents, celui sur le Directoire (2018) est à relever avec son sous-titre « La République sans la démocratie ». Non seulement il revisite avantageusement cette partie de la Révolution, ( fin de la Révolution ?) mais bien sûr, l’introduction et le chapitre 1 sur « Thermidor et l’invention du Directoire » m’intéressent tout particulièrement ! Yannick vient de sortir dernièrement la suite avec l’étude sur le Consulat ( mais j’avoue que je ne m’y suis pas encore penché !)
Concernant la République, ( le thème qui nous intéresse aujourd’hui) j’aimerais demander à Yannick quels étaient ces très rares Républicains ( ou qui se revendiquaient comme tels) de 1789 ( une poignée sans doute !) J’ai souvenir dans un ouvrage de Pierre Gascar ( L’ombre de Robespierre) de cette phrase écrite en juillet 1789 du très jeune Marc-Antoine Jullien de la Drôme « C’est peu d’avoir renversé la Bastille, il faut renverser le trône ! » Cette anecdote est-elle véridique d’ailleurs ?
Le débat de l’été 1791 est bien plus fort après Varennes. Billaud-Varenne, par exemple, se prononce pour la République et désire que les Jacobins en discutent dans une intervention le 1er juillet 1791 qui fait scandale !
Comment expliquer, au delà de ses justifications connues ( Quelle République ? Quelle monarchie ?) la position à l’époque de Robespierre beaucoup plus prudente modérée, ( on met les mots que l’on veut) sur la République comme substitution à une monarchie totalement discréditée ? "
Merci par avance !

Bruno DECRIEM.
Pour mieux connaître notre conférencier :
  1. Yannick Bosc est Maître de conférences (histoire moderne et de la Révolution française) àl’université de Rouen
    1. Il est publié dans « 1788-1792 La République avant la République »
    2. Une autre conférence à regarder sur notre site :c’est ici
    3. Une note de lecture à propos de son ouvrage co-écrit avec Marc Belissa : c’est ici sur notre site
  2. Quelques ouvrages :
    1. Le Consulat de Bonaparte. La fabrique de l’État et la société propriétaire, Paris, La Fabrique, 2021 (avec Marc Belissa), 304 p
    2. Citoyenneté, République et démocratie (1789-1899), Paris, Ellipses, 2014, 381 p
    3. Robespierre. La fabrication d’un mythe, Paris, Ellipses, 2013, 576 p. (avec Marc Belissa)
  3. Publications d’ouvrages (5 plus récents) :
  • Le Consulat de Bonaparte. La fabrique de l’État et la société propriétaire, Paris, La Fabrique, 2021 (avec Marc Belissa).
  • Hannah Arendt, la révolution et les Droits de l’Homme, Paris, Éditions Kimé, 2019, (dir. avec Emmanuel Faye).
  • Le peuple souverain et la démocratie. Politique de Robespierre, Paris, Éditions Critiques, 2019.
  • Le Directoire. La république sans la démocratie, Paris, La Fabrique, 2018, (avec Marc Belissa).
  • La terreur des droits de l’homme. Le républicanisme de Thomas Paine et le moment thermidorien, Paris, Kimé, 2016.
  1. Les 5 derniers articles publiés sur Robespierre :
  • « Robespierre, le roi, les mandataires du peuple et la république », 1788-1792. La république avant la République, Bernard Vendeplas et Hervé Leuwers (dir.), Lille, 2021, ARBR et Geai Bleu éditions, p. 217-235.
  • « Représentants, mandataires et commettants : Robespierre, la relation fiduciaire et le droit à l’existence », Daimon. Revista Internacional de Filosofía, nº 81, septembre -décembre 2020, p. 65-79.
  • « Robespierre, le peuple et la Révolution française dans l’Essai sur la Révolution », Hannah Arendt, la révolution et les droits de l’homme, Yannick Bosc et Emmanuel Faye (dir.), Paris, Kimé, 2019, p. 105-126.
  • « L’économie politique populaire de Robespierre », Économie, républicanisme et république, Michel Bellet et Philippe Solal (dir.), Paris, Classiques Garnier, 2019, p. 137-158.
  • « Robespierre, la gauche et la fabrique du négatif », Mémoires de la Révolution française. Enjeux épistémologiques, jalons historiographiques et exemples inédits, Anne de Mathan (dir.), Rennes, PUR, 2019, p. 123-132..